C’était Lilouche...
Liliane Annen est entrée à la TSR en 1959, à l’âge de 28 ans, comme scripte. Elle vivra intensément les années d’or du direct, où les « dramatiques » sont réalisées en live et en studio. Le rôle de la scripte y est alors capital.
Elle côtoiera et assistera les réalisateurs Claude Goretta (Jean-Luc persécuté, d'après Ramuz, 1966), Jean-Claude Diserens (Le garçon savoyard, Ramuz 1967). Mais c'est surtout à l’occasion d’une belle complicité professionnelle et amicale avec Michel Soutter (Les arpenteurs,1982, L'escapade, 1974), que naîtra son ambition de devenir réalisatrice.
De 1972 à 1996 elle pratiquera ce métier, encore rarement féminin, avec talent, audace et détermination. On lui doit d'abord des émissions culturelles (Les portraits de René Auberjonois, 1972 ou de Philippe Jaccottet, 1975) ethnographiques (Le village dans la ville, 1976, Les femmes Gouros de Côte d'Ivoire, 1984) et scientifiques, et dès 1980 plus d’une vingtaine de Temps Présent, dont:
Les Faussaires de l'histoire (1987)
Une enquête exigeante sur le révisionnisme:
Une banlieue de toutes les couleurs (1994)
Une immersion joyeuse dans un quartier lausannois aux 47 nationalités:
L’amour à corps perdu (1996)
Un reportage sensible et audacieux sur la sexualité des handicapés:
C'est une personnalité originale et chaleureuse, dotée d'une énergie et d'une ténacité redoutables, que nous avons fréquentée avec bonheur.
Mais Liliane Annen c’était aussi une vie hors de la TSR! À Lausanne, puis à Grignan dans la Drôme où elle vivait avec son mari le peintre Jean-Claude Hesselbarth, décédé en 2015. Les Hessel y cultivaient intensément de magnifiques jardins, dont celui de l’amitié, qu’ils partageaient sans réserve. Ils y reposent désormais.
Gilles Pache, collègue et ami
Vous trouverez en lien quelques-unes des nombreuses émissions réalisées par Liliane Annen Hesselbarth.