Survol en archives de ces évolutions qui ont créé le passager d'aujourd'hui.
On fait tout soi-même
L'apparition des compagnies low-cost et le recours à l'automatisation des processus font apparaître de nouveaux services. Avant, il fallait forcément passer par l'agence de voyages ou le personnel de l'aéroport. Désormais, le passager est mis à contribution. Et surprise, il peut faire plein de choses tout seul.
En 1992, c'est encore majoritairement à travers une agence de voyages que l'on réserve ses vacances ou un billet d'avion. Mais une nouveauté apparaît, on peut désormais le faire par téléphone. Au bout du fil, c'est un ordinateur qui propose des destinations et se charge de faire la réservation. A travers un numéro surtaxé, le client goûte aux premières joies de la dématérialisation des services. Certes, c'est long, pas très pratique et un peu cher, mais c'est le comble de la modernité en 1992.
Dès 1999, ce sont les compagnies low-cost qui donnent le ton. La compagnie aérienne EasyJet opère déjà des vols depuis les aéroports suisses. Pour réduire ses coûts, elle ne vend ses billets qu'à travers une ligne téléphonique ou par Internet. Exit l'agence de voyages, le passager s'occupe de tout ! Bien que le web ne soit à l'époque pas aussi présent dans le quotidien de tous, c'est bel et bien le début de la réservation online.
Une fois un vol réservé, direction l'aéroport. Là aussi, on assiste à l'apparition d'une méthode d'enregistrement des passagers révolutionnaire pour l'époque. Sans bagages, le voyageur peut s'enregistrer seul à une machine de check-in automatique. En 1993, la compagnie aérienne Swissair installe ces nouvelles bornes dans les aéroports de Genève et Zurich. Si cette démarche est aujourd'hui devenue incontournable, cela reste une grande nouveauté.
Les valises aussi goûtent à l'automatisation du voyage. Le centre de tri des bagages de l'aéroport de Genève fait peau neuve en 1995. Grâce aux codes-barres apposés sur les valises, le tri se fait tout seul sur des tapis roulants. Les valises sont automatiquement dirigées vers le chariot destiné au vol indiqué sur le bagage. Le tout, sans intervention humaine.
On écrase sa cigarette
La fin des années 1990 marque aussi la fin du "tout fumeur". La cigarette commence à être bannie des lieux publics, et les fumeurs sont de plus en plus cantonnés dans des espaces dédiés. L'aéroport de Genève n'échappe pas à cette tendance, qui va encore s'intensifier dans les années suivantes. Dès la fin de l'année 1997, l'aérogare genevoise devient non-fumeur. Il devient impossible de s'en griller une en attendant ses bagages ou en faisant la queue au check-in. Une révolution !
Certains vols, notamment les long-courrier, possédaient encore une section fumeur. Mais là encore, dès le mois de juin 1998, il faudra prendre son mal en patience, tous les vols Swissair deviennent non-fumeur. Les réactions à cette annonce sont mitigées.
On espère pouvoir monter à bord
Un phénomène aux conséquences fâcheuses fait également son apparition durant les années 1990, le surbooking. Les compagnies aériennes vendent plus de billets qu'il n'y a de places dans l'avion, laissant parfois certains passagers sur le carreau lors de l'embarquement. En 1995, on nous explique que si les compagnies aériennes pratiquent la surréservation, c'est à cause des passagers. Eh oui. Si les voyageurs étaient plus disciplinés, cela n'arriverait pas !
L'évolution majeure du trafic aérien du début des années 2000 concerne les mesures de sécurité. Après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, les mesures de sécurité seront renforcées dans les aéroports du monde entier. En 2006, après qu'un attentat aux explosifs liquides a été déjoué dans un avion, des mesures supplémentaires sont prises concernant le transport des liquides. Dès 2020, c'est l'épidémie de covid-19 qui promet de refaçonner notre façon de voyager.
Anne-Isabelle Gomez pour les archives de la RTS