Les chars se préparent à Bassecourt
Ça tape, ça cloue, ça peint à Bassecourt. La construction des chars du grand carnaval va bon train. Le village ne possède pas de fête officielle. Mais son carnaval en fait largement office. Véritable institution, il se prépare avec sérieux, presque professionnalisme. Pour cette édition de 1971, un concours de maquettes a été lancé. Des membres de la société d'organisation ont pris l’habitude d’aller chercher des idées dans des carnavals prestigieux, à Bâle ou même à Vienne.
La fanfare sur le pied de guerre à Delémont
Non loin de Bassecourt, à Delémont, la fanfare du carnaval s'apprête à rejoindre le cortège. Pas besoin d'être musicien pour en faire partie. Pas même besoin de savoir jouer d'un instrument. Après deux semaines de répétitions, les candidats sont considérés comme aptes au service. Et on ne craint pas la concurrence régionale. "On se déplace de loin pour venir écouter cette fanfare", confie un musicien, qui ajoute avec malice : "Il paraît qu'il y a plein de gens de Bassecourt qui sont venus nous écouter!".
A Monthey avec le prince André 1er
Monthey a l'un des plus importants carnavals de Suisse romande. La tradition est ancienne, elle remonterait à 1870. Le carnaval de la cité valaisanne a son prince. Un prince encagé, que l’on libère au moment du coup d’envoi de la fête. En 1971, il se nomme André 1er et consent à répondre aux questions du journaliste d'Âme du pays.
Avec la vie de fous qu’on mène, il faut bien exploser un jour. Alors autant exploser en public, autant exploser "officiellement!
Fribourg : à mort le Grand Rababou!
Un mois avant le carnaval, la fièvre monte en Basse-Ville de Fribourg, et plus particulièrement dans le quartier de l'Auge. Il faut que tout soit prêt pour le cortège qui se conclut sur la place du Petit-Saint-Jean avec le procès et la mise à mort du Grand Rababou, équivalent fribourgeois du bonhomme hiver. Les enfants sont pleinement partie prenante de la fête. En cette année 1971, ce sont eux qui ont construit et peint un des principaux chars du défilé.
A Moudon, pas de carnaval, mais des Brandons
Bassecourt, Delémont, Monthey et Fribourg : ces villes se trouvent toutes dans des cantons catholiques. En terre protestante, l'équivalent du carnaval, ce sont les brandons. La tradition existe notamment à Payerne et à Moudon. Une des figures-clés des Brandons de Moudon en 1971 est Honoré du Roseau, abbé-président de la manifestation.
Les brandons ont lieu le week-end suivant le mardi gras. Pour l’occasion, on y prépare les « beignets au genou» (celles qui les confectionnaient à l’origine étendaient la pâte sur leurs genoux). Concours de costumes pour les enfants, concours de masques pour les adultes, bals, cortège du dimanche et mise à mort du bonhomme hiver : la recette des brandons reste pour l’essentiel la même que celle du carnaval!
Sophie Meyer pour Les archives de la RTS