Une première édition à la montagne
Dans un esprit « cocktail-show » selon les mots même de ses initiateurs, la première de Fête... comme chez vous est lancée le 23 janvier 1971. Le contenu de l’émission diffusée en direct, fait la part belle à l'improvisation: on causera donc à bâtons rompus au coin du feu. De quoi ? On n’en sait alors encore rien…
Dans un décor musical planté par l’accordéon de Freddy Balta et la basse de Jean Couroyer, les amis, les notables et les hôtes d’une région sont réunis autour du meneur de jeu Michel Dénériaz, chargé d’animer la conversation. Le concept paraît simple et il s'inscrit en plein dans l'ADN de la Radio romande.
De tout temps, nous avons promené les micros de la Radio suisse romande dans les différentes régions de chez nous pour réaliser des émissions de variétés publiques.
Pour le baptême de cette nouvelle émission le 23 janvier 1971, le choix s’est porté sur la station de Crans-sur-Sierre. En saison hivernale, les stations de montagne suscitent en effet un intérêt accru, et Fête... comme chez vous poursuivra sa tournée des haut-lieux touristiques en rejoignant Leysin, Champéry, Villars-sur-Ollon, Les Diablerets, Verbier, Zermatt durant cette première saison.
La chanteuse française Valérie Lagrange est le pivot de cette première soirée valaisanne qui accueille un hôte américain de Crans ainsi que le directeur de l'Office du Tourisme, l'ancien journaliste sportif de la radio Lélio Rigassi. Extrait.
Des Romands racontent leur village
La formule de l’émission évoluera rapidement. Ainsi dès 1972, les invités étrangers s’effaceront un peu pour laisser une large place aux personnalités de la localité hôte et à un artiste du cru. C’est ce qui fera sans doute le grand succès de l’émission : des Romands racontent leur commune à Michel Dénériaz et via les ondes aux habitants de Suisse romande.
Céligny (GE)
A l'entame de l'émission, un représentant des autorités communales est souvent chargé de présenter sa région et se réjouit parfois de donner une notoriété à un village injustement peu connu. Ainsi en 1974, Olivier Fatio, le maire de Céligny, incite les Romands à découvrir sa bourgade.
Auvernier (NE)
Le choix des intervenants précise dès le prime abord les caractéristiques du lieu où s'est invité Michel Dénériaz: pour qui ne le connaît pas, le fief neuchâtelois d'Auvernier est vite situé entre vignes et lac...
Les Pommerats (JU)
Une fois l’indicatif bien connu lancé, on entre vite dans le vif du sujet comme le démontre cette entrée en matière dans l'émission qui se déroule dans le village jurassien des Pommerats.
Muraz-sur-Sierre (VS)
A l’enseigne de Fête... comme chez vous on découvre que les interlocuteurs de Michel Dénériaz, curé, syndic ou habitants sont pleins d’humour, ils décrivent les caractéristiques de leur commune, les spécialités locales, racontent les anecdotes villageoises, le tout dans une ambiance chaleureuse.
Michel Dénériaz fait quant à lui assaut de bons mots et de boutades. Voici en 1983, une discussion avec le facteur du village de Muraz-sur-Sierre en Valais:
Des images extraites d'un documentaire sur les métiers de la radio en 1980 montrent des reflets de l'enregistrement et de la diffusion de Fête... comme chez vous et révèlent combien l'animateur s'investit dans cette rencontre villageoise!
Tous les ingrédients sont donc réunis pour que Fête... comme chez vous constitue un rendez-vous incontournable des soirées radiophoniques faisant de cette émission de découverte, un vrai instant de convivialité.
Quelques infidélités aux communes
Fête... comme chez vous se permet quelques entorses à la formule en faisant des incursions au Québec pour trois émissions, sous le chapiteau du cirque Knie, à l’aéroport de Genève ou même à la Cité du Vatican pour la dernière.
En avril 1985 sonne en effet l’heure de la fin de la fête : chamboulement à la radio, RSR 1 laisse place à La Première. Avec à la clé de nouveaux programmes sur la première chaîne de la Radio suisse romande dès le 13 avril 1985. Fête... comme chez vous disparaît de la grille radiophonique, une nouvelle commentée ainsi dans le magazine Le Radio.
Michel Dénériaz ne fait plus la fête chez nous tous les jeudis soir! Dommage qu'on ne croie plus pour l'heure à cette formule de radio décentralisée qui renforçait les liens entre la Radio suisse romande et le pays profond, regrette un peu l'animateur.
Source: magazine Le Radio
L'intégrale des émissions citées ci-dessus et quelques autres classées par canton sont accessibles en lien.
Marielle Rezzonico pour les archives de la RTS