En 1922, Radio Suisse SA, l'ancêtre de Skyguide, compte sept employés qui doivent gérer une moyenne de douze mouvements aériens par jour. Un siècle plus tard, le nombre d'employés est passé à 1500 pour plus de 3500 vols quotidiens. Les avancées technologiques ont contribué à améliorer les instruments et les outils à disposition des contrôleurs, qui doivent gérer un trafic aérien toujours plus dense. Avec toujours le même objectif, la sécurité.
Les couloirs aériens
En 1973, 1200 avions de ligne traversent la Suisse romande en une seule journée. C'est peu en regard du trafic aérien actuel, mais il faut tout de même réguler le trafic aérien régional pour en assurer la sécurité. En 1973 toujours, 200 avions atterrissent ou décollent chaque jour de l'aéroport de Genève. Couloirs aériens, trafic de transit, contrôle régional ou d'approche, tour de contrôle, les aiguilleurs du ciel veillent au grain. Explications.
Les plans de vol
Chaque avion qui survole ou atterrit à l'aéroport de Genève est précédé par un plan de vol, une fiche d'identification et de parcours.
Aujourd'hui, grâce à Internet et au positionnement par satellite, la transmission de ces informations est automatisée. Mais en 1973, les choses sont un peu plus compliquées.
A cette époque, une salle est dédiée à l'établissement des plans de vol. Grâce à un réseau privé de télex et de téléphone, des employés transmettent et recueillent les informations de chaque avion et créent une fiche en papier qui sera ensuite transmise aux contrôleurs aériens qui communiqueront directement avec les pilotes en vol.
Ces fiches indiquent des informations telles que la provenance et la destination de l'avion, la compagnie aérienne, et le type d'avion. Mais aussi la vitesse et l'heure à laquelle l'aéronef a été identifié aux différents radiophares, des balises de positionnement. Il suffit ensuite de calculer la distance entre deux balises pour savoir où et à quelle heure se trouvera chaque avion. Vous n'avez pas tout compris ? Un expert vous explique en images.
La tour de contrôle
La tour de contrôle d'un aéroport évoque immédiatement les aiguilleurs du ciel. Pourtant, les contrôleurs qui travaillent dans la tour de contrôle ne gèrent qu'une petite partie du trafic aérien. Ils sont spécifiquement chargés des atterrissages, des décollages et des déplacements sur les pistes. D'autres contrôleurs, situés ailleurs dans l'aérogare, gèrent l'approche de l'aéroport et les zones situées entre les aéroports.
La tâche principale de ces aiguilleurs du ciel est d'éviter les collisions et de fluidifier le trafic. Fait étonnant, à cette époque, les contrôleurs de la tour travaillent à vue ! Eté comme hiver, par beau temps ou sous le brouillard, leur principal outil de travail sont leurs yeux.
Le contrôle régional
Au contrôle régional, les aiguilleurs guident les avions qui survolent l'aéroport. Et au contrôle d'approche, les contrôleurs dirigent les avions qui vont atterrir ou qui viennent de décoller.
Alitalia 334, Geneva good morning ! Maintain 2-4-0 Saint-Prex Dijon and radar contact, I'll call you back
Si les aiguilleurs de la tour de contrôle travaillent majoritairement à vue, c'est à l'aide du radar que ces contrôleurs guident les avions dans le ciel genevois.
La formation
La formation de contrôleur aérien dure plusieurs années. Afin de garantir la sécurité du trafic aérien, les futurs aiguilleurs du ciel doivent suivre un apprentissage à Berne.
Quelles sont leurs motivations à exercer ce métier certes passionnant mais néanmoins exigeant ? Et quelles sont les qualités d'un bon contrôleur aérien ? Réponse en 1968.
Anne-Isabelle Gomez pour Les archives de la RTS