SportVintage : les Vernets et le Genève-Servette HC
Grand Format
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Bibliothèque de Genève - Christian Murat
Introduction
Partager avec le public les archives audiovisuelles de la patinoire des Vernets et l’histoire du Genève-Servette Hockey Club : tel est l’objectif de SportVintage. Animé par Elodie Crausaz, journaliste sportive à la RTS, l’événement a eu lieu le 2 octobre 2024 aux Cinémas du Grütli. L'occasion de nous faire (re)vivre les moments forts de l’histoire d’une patinoire et d’un club de hockey si intimement liés. SportVintage est le fruit d’une collaboration inédite entre l’Association pour la valorisation des archives et de l’histoire du sport (AvaHs), la RTS, le Genève-Servette HC, la Maison de l’histoire (UNIGE) et la Bibliothèque de Genève.
Chapitre 1
Histoire d’une infrastructure sportive : la patinoire des Vernets
Inaugurée en 1958, la patinoire des Vernets est considérée à l’époque comme l’une des plus modernes d’Europe.
Des photographies du Centre d’iconographie de la Bibliothèque de Genève nous font découvrir le site et les étapes du chantier :
Une inauguration en 1958 et un championnat du monde en 1961
En 1953, le Conseil municipal de Genève vote un crédit de 35'000 francs pour la construction d'une patinoire artificielle, mais non couverte, et lance un concours d'architecture. Un an plus tard, le projet des architectes Albert Cingria, François Maurice et et Jean Duret est choisi. Après avoir constaté le succès public croissant des matchs joués au Pavillon des sports, où une patinoire provisoire a été installée, les autorités municipales demandent aux architectes de doter la nouvelle patinoire d'un toit. Le chantier démarre en août 1957, et 15 mois plus tard, le 28 novembre 1958, la patinoire est inaugurée. Radio-Genève est présente pour rendre compte de l'événement.
Retour en images sur les premières années de la patinoire des Vernets :
La population genevoise bénéficie désormais d'une patinoire parmi les plus modernes d'Europe
Avec sa patinoire flambant neuve, Genève peut se targuer de posséder une infrastructure de pointe. Ce n’est donc pas un hasard si, 3 ans plus tard, la ville, en partenariat avec Lausanne, est en mesure d’accueillir le championnat du monde de hockey sur glace.
Fritz Naef, Jean Cusson, Chris McSorley : le premier incarne le hockey des années 50 et 60, une époque où le port du casque n'était pas obligatoire. Le deuxième illustre l'arrivée du style de jeu canadien, plus physique et plus dur. Et avec Chris McSorley, le Genève-Servette achève sa mue vers la professionnalisation et la rentabilité économique.
Le portrait de ces 3 personnalités en archives :
Fritz Naef, un champion d'autrefois
Fritz Naef est une légende du hockey suisse des années 50 et 60. En 1963, l’attaquant fait partie de la nouvelle équipe du Genève-Servette HC, fruit de la fusion du Servette HC et du Genève HC. En 1964, le club se hisse en LNA. Avec Naef, il bénéficiera du meilleur buteur du championnat suisse de 1964 à 1968. Terreur des défenses adverses, et pilier de l’équipe nationale, Fritz Naef est l’un des joueurs les plus « marqués » du championnat. En témoigne un nez cabossé, qui, selon l’hockeyeur, a dû avoir été cassé au moins six fois.
Depuis son accession à la Ligue nationale A en 1964, le Genève Servette HC a été à 4 reprises tout près de remporter le championnat. En engageant, à l’instar d’ailleurs d’autres équipes au même moment, un Canadien, Jean Cusson, comme entraîneur-joueur en 1970, les dirigeants du club espèrent probablement insuffler à l’équipe ce petit rien de réussite qui lui manque.
Avec ce coach, c’est le jeu canadien qui débarque à Genève. L’entraîneur-joueur va s’employer à inculquer à ses boys un esprit plus guerrier : renforcer la solidité des arrières, améliorer la rapidité du patinage, donner plus d’agressivité à l’offensive. Le travail au corps est encouragé.
On se claque un peu sur la bande, ça réveille le spectateur
En 1999, le Genève-Servette HC est racheté par le groupe américain Anschutz, un empire commercial actif dans des domaines aussi variés que le pétrole, la télécommunication, l'immobilier... et le sport, et en particulier dans le hockey sur glace outre-Atlantique. Ce rachat a permis au club de trouver une solution à des problèmes financiers quasi chroniques depuis plusieurs années. Grâce à Anschutz, la formation, qui végète alors en Ligue nationale B, peut enfin disposer d'un budget de Ligue nationale A. Ce changement de propriétaire signifie aussi une nouvelle gestion, à l'américaine, où sport, business et spectacle sont indissociablement liés. Visage du groupe Anschutz auprès du Genève-Servette HC, l’entraîneur Chris McSorley a pour mission de faire monter le club en LNA.
Les plus anciennes images du club conservées dans les archives de la RTS datent de 1954. C’est un extrait d’un match entre le Servette HC et la section de hockey d’Urania Genève Sports (UGS), joué au Pavillon des Sports.
En 1962, le Servette HC fusionne avec le Genève HC et 2 ans plus tard le nouveau Genève-Servette HC monte en LNA.
Obtenant de bons résultats (5 fois deuxième du championnat), le GSHC remporte la Coupe de Suisse en 1972. Par la suite, le club connaîtra des années plus difficiles : relégation en LNB en 1975, puis même une descente en première ligue en 1980, avant de remonter, et de se stabiliser, en Ligue nationale B.
Retour en archives sur l'histoire du Genève-Servette HC :
En 1995 l’équipe retrouve quelques couleurs en renouant avec la LNB. L’arrivée en 1999 du groupe américain Anschutz, avec dans ses bagages l’entraîneur Chris McSorley, marque le retour du club dans l’élite : promotion en LNA dès 2002, finales de National League en 2008 et 2010, pour finalement obtenir (enfin) le sacre ultime en 2023 (premier titre romand depuis celui du HC Bienne en 1984). On n’oubliera pas non plus les succès internationaux obtenus en Coupe Spengler (2013 et 2014) et en Ligue des Champions en 2024.