Vivre ensemble à Renens
Une architecture audacieuse
Nous sommes en 1966, et depuis quelques mois, les paroissiens catholiques de Renens célèbrent la messe dans leur nouvelle église. Les avis sur ce bâtiment résolument moderne sont partagés. L'architecte Pierre Dumas défend son projet: il a voulu construire un espace fonctionnel, favorisant la prière collective et correspondant au renouveau liturgique à l'oeuvre dans l'Eglise catholique d'après Vatican II.
L’architecte est devenu, à notre époque, avec les moyens incroyables, inimaginables de la technique, il est devenu l'apprenti sorcier qui peut tout faire.
Plongeant au coeur du modernisme architectural religieux, cette émission Présence catholique est commentée avec esprit et ironie par le journaliste Emile Gardaz.
Donner vie à l'ancienne usine à gaz
Un collectif d'artistes réunis autour du metteur en scène genevois Philippe Mentha s'installe en 1978 dans un atelier à l'abandon de l'ancienne usine à gaz, dans la zone industrielle de Renens. Ensemble, ils vont aménager bénévolement ce lieu qui devient le Théâtre Kléber-Méleau en mai 1979. L'émission d'actualités régionales de la TSR Un Jour, Une heure nous propose un portrait de cette troupe pas comme les autres.
Sens Unik, une renommée internationale
En 1994, Tell Quel part à la rencontre du groupe de rap Sens Unik, originaire de Renens, et chef de file du mouvement hip-hop en Suisse. Le groupe participe également à la naissance du hip-hop français avec un premier single intitulé Nouvelle politik en 1990. Dans cet extrait de l'émission, Just One et Carlos Leal assistent aux répétitions des groupes vaudois de rap Lyrico Musikal et West Lôzane Sound.
C’est vrai qu’il s’est passé quelque chose à Renens, qui ne s’est passé dans le la ville de Lausanne ou dans le canton.
Renens, cité mixte
Comment s'effectue la cohabitation entre la population suisse et la population étrangère qui représente 51% de la population totale de la ville de Renens ? C'est à cette question que l'émission Temps présent tente de répondre en 1999 dans ce reportage.
Si une xénophobie latente existe, selon la syndique socialiste Anne-Marie Depoisier, la conseillère municipale popiste, Marianne Huguenin, l'explique par la crise économique qui a accentué la peur de l’étranger. Mais en même temps, une certaine confiance s'est établie entre les populations. Et le constat est là : l'étranger peut bien vivre et s'intégrer à Renens.
C’est le fait de se dire, que peu importe d’où on vient, on est aussi d’ici.
Le droit de vote
Pour la première fois, les étrangers, établis depuis plus de 10 ans en Suisse, ont pu voter en février 2004 dans le canton de Vaud lors des votations fédérales. Dans la commune de Renens, ils sont 5000 à pouvoir glisser un bulletin dans l'urne sur les objets communaux et même être élus lors d'élections municipales. L'émotion est au rendez-vous.
Une transformation réussie
Peu avant l'inauguration en septembre 2007 de l'Ecole Cantonale d'Art de Lausanne (ECAL), son futur directeur Pierre Keller fait la visite des nouveaux locaux installés dans le bâtiment de l'ancienne usine de bas et collants Iril à Renens, d'une surface de 13800 mètres carrés. Dix-huit mois de travaux de restauration auront été nécessaires, sous l'oeil avisé de l'architecte Bernard Tschumi.
Une ville, au coeur de la région lémanique
L’histoire de Renens est intimement liée au développement de ses voies de communications avec la ville de Lausanne, le campus de Dorigny où se situent l'Université (UNIL) et l'EPFL, et la région lémanique. Cela débute en 1875 avec la construction de sa gare, important vecteur du développement de l'industrie. En 1991, la ligne M1 du métro de Lausanne est inaugurée. Elle donne accès au campus de Dorigny, très isolé avant cette date.
Le retour du tram
La fréquentation du métro M1 a connu une hausse constante, Afin de désengorger la ligne, un projet de nouvelle ligne de tram entre la gare de Renens et Lausanne Flon est lancé en 2012. Après une longue procédure juridique, le permis de construire est finalement accepté en 2020, le chantier débute en août 2021 et devrait s'achever en 2026.
Le métro M1 n'est pas le seul à être saturé. En 2013, c'est le lancement du projet Léman 2030 des CFF qui doit répondre à la forte augmentation des passagers sur la ligne ferroviaire Lausanne Genève et à des besoins accrus de modernisation des infrastructures. La transformation de la troisième gare de Suisse romande, celle de Renens, s'achèvent fin 2024. Elle devient un véritable nœud ferroviaire, qui tient compte des évolutions qui se sont produites ces vingt dernières années sur le réseau de chemin de fer suisse romand.
Il était une fois dans l'Ouest lausannois
Jamais une gare en Suisse n'aura pris autant d'importance en si peu de temp
Le Rayon Vert
Inscrite au cœur du projet de rénovation de la gare CFF de Renens, il y la construction d'une passerelle piétonne végétalisée, baptisée Rayon Vert. Longue de 150 mètres, elle relie les places nord et sud de la gare et offre un accès direct aux quais, mais aussi aux bus, au métro M1 et, à terme, au tram.
Le premier coup de pioche est donné en 2017, et la passerelle est inaugurée en 2021. Elle symbolise la profonde métamorphose de ce lieu destiné à devenir un véritable "hub" de mobilité.
La grande dame de Renens
Personnalité politique majeure du Parti Ouvrier Populaire (POP), Marianne Huguenin aura marqué l'histoire de la ville de Renens, la faisant entrer dans la modernité avec l'arrivée de l'ECAL ou les projets de nouvelle gare et de ligne de tram. L'introduction du droit de vote et d'éligibilité pour les étrangers au niveau communal constitue également l'une de ses grandes victoires, et si il fait bon vivre ensemble à Renens, Marianne Huguenin n'y est pas étrangère !
Originaire du Locle, et médecin de formation, elle s'installe définitivement à Renens en 1987. Femme politique engagée, elle sera successivement membre du législatif de la ville, puis municipale aux Finances et à la Sécurité Sociale. Elle sera syndique de Renens entre 1996 et 2006.
Martine Cameroni pour les Archives de la RTS.