Un patrimoine en péril
Les supports les plus touchés sont les pellicules film et leurs bandes son: stockées depuis 1954, elles sont vouées à se détruire sous l'effet d'un processus chimique appelé « syndrome du vinaigre ». Le constat est sans appel: il faut de toute urgence lancer un programme pour sauver ce patrimoine en péril.
Plan d'action
Sauver les archives est un défi de taille dont le coût ne peut être assumé seul par la TSR. Fin 2004, la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine audiovisuel de la TSR (FONSAT) voit le jour. Présidée par Jean Cavadini, elle lance en 2005 le projet Archives, une vaste opération de numérisation qui concerne près de 70'000 heures de programmes. Le projet s’achève huit ans plus tard, en 2013. Mais tout n’est de loin pas terminé.
Le virage de la restauration numérique
En effet, on s'aperçoit que certains documents numérisés sont difficilement diffusables au temps de la haute définition et des écrans plats géants. Les technologies numériques offrent de nouvelles possibilités en matière de restauration. La RTS décide d’en faire profiter son public. Ces procédés permettent de rehausser significativement la qualité de l'image. Comparons par exemple les deux plans ci-dessous, tirés du documentaire "La dernière campagne de Kennedy":
A gauche, nous trouvons l'image analogique telle que l’ont vue les téléspectateurs en 1969 dans l'émission Continents sans Visa. A droite, la même image remastérisée et numériquement restaurée. Le résultat est assez saisissant.
Grâce à la restauration numérique, on peut également retoucher des défauts qui se seraient rajoutés sur la pellicule (par exemple les poussières et les rayures présentes sur l'image de Joe Dassin ci-dessus), mais aussi gommer des défauts photographiques enregistrés sur la pellicule. Le portrait d’Yves Montand (ci-dessous) comporte une séquence avec un « poil caméra » qui se promène sur sa joue. Un long travail, image par image, sera alors nécessaire afin d’éliminer ou d’atténuer ce défaut qui accrochait le regard jusqu'à perturber la perception du document.
Des archives de qualité à partager
Nous pouvons donc aujourd'hui proposer aux professionnels de la RTS et au public un matériel de qualité offrant un meilleur confort de vision, que ce soit sur le site des archives de la RTS, les réseaux sociaux ou dans des partenariats avec des institutions telles que la Cinémathèque suisse. Nul doute également que les archives de la RTS vont continuer dans le futur à bénéficier des développements des technologies numériques.
Martine Cameroni, Didier Bufflier et Sophie Meyer pour les archives de la RTS