Lundi 19 octobre 1987, à la clôture de la séance de la bourse de Wall Street 600 millions de titres ont été échangés, l'indice Dow Jones perd 508 points, soit 22,6 %, et quelques centaines de milliards de dollars se sont évaporés.
Que s'est-il passé?
A l'origine de ce krach boursier, la crise d'un dollar surévalué, le déficit commercial américain et le relèvement des taux directeurs de la Bundesbank allemande. La nervosité de la bourse des jours précédents atteint ce 19 octobre un paroxysme et se transforme en panique, une panique contagieuse: l'onde de choc atteint toutes les bourses mondiales.
Des signaux d'alarme existaient pourtant. Les explications du magazine économique de la TSR Echo.
Le point de vue de Nicolas Hayek
L'entrepreneur Nicolas Hayek, de retour des Etats-Unis, livre ses impressions quant au climat qui prévaut au sein de la première puissance économique mondiale. Il y a constaté «un manque de centralisation et de doctrine». Selon le président de la SMH, dirigée par trop de capitaines, l'économie américaine tangue.
L'économie suisse affectée?
La fièvre de Wall Street? "Un thermomètre trempé dans l'eau chaude" selon le banquier Robert Favarger, directeur général de l'UBS. Les invités réunis sur le plateau de l'émission Echo sont unanimes: cette crise financière n'affecte guère l'économie réelle. De fait pour le professeur Peter Tschopp il s'agit d'une correction technique d'une bulle spéculative qui pourrait cependant provoquer une crise des liquidités.
L'avis du ministre de l'économie
Long silence des autorités helvétiques sur cette situation boursière et monétaire. Le 6 novembre 1987 enfin, le conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz s'exprime. Le chef du Département de l'Economie publique répond à Eric Burnand. Avec des propos très mesurés et un certain optimisme, Jean-Pascal Delamuraz met en avant les aspects positifs du krach.
Un risque de récession?
Sur le plateau de l'émission Table couverte conduite par le journaliste Eric Burnand, des experts analysent la situation économique quelques semaines après la chute de Wall Street. Ce krach conduira-t-il à une récession en Suisse? Pour Georges Blum, directeur général de SBS, il faut compter avec les effets psychologiques de la crise boursière.
Le jeudi noir de la bourse de New York le 24 octobre 1929, qui près de 60 ans plus tôt avait fait basculer les USA dans la Grande Dépression, a été riche d'enseignements: cette fois les Banques centrales, et la Réserve fédérale américaine en premier lieu, réagissent rapidement, ouvrent des crédits pour les établissements en difficulté et baissent leurs taux d'intérêt. Une récession prolongée sera ainsi évitée.
Marielle Rezzonico pour les archives de la RTS