A peine âgé de 16 ans, ce Genevois choisit de partir sur les routes à la découverte du monde. Ecrivain, photographe et iconographe passionné, il décrira au retour ses lentes échappées. Son esprit nomade et sa philosophie du voyage le rangent au nombre des étonnants voyageurs. Vingt ans après sa disparition, on ne se lasse pas de lire Nicolas Bouvier et de l'entendre égrener ses souvenirs avec un vocabulaire et un phrasé inimitables.
Chapitre 1
L'usage du monde
En 1951, à 22 ans, Nicolas Bouvier choisit de quitter une Suisse confinée et de partir à la découverte du monde dans un voyage au long cours. En compagnie de son ami Thierry Vernet, il parcourt durant quatre ans la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran et le Pakistan, un périple qu'il retrace dans son premier livre L'Usage du Monde paru en 1963. Dans cet extrait Bouvier s'explique sur le titre de son récit.
Bouvier n'aura de cesse de reprendre la route et d'inviter au voyage par l'entremise de l'écriture, de la photographie et du récit.
Ceylan, une île où le bonheur nomade de Nicolas Bouvier se heurte aux maléfices.
L'arrivée au Japon, l'écrivain genevois l'évoquait en 1982 dans La Librairie des ondes.
L'Inde présentée aux enfants: de quoi les encourager à bourlinguer.
Quand le voyage se termine, le retour représente un danger.
Chapitre 2
Les leçons de l'image
Photographe du Japon
Nicolas Bouvier arrive à la photo par nécessité lors de son séjour japonais. En 1955, le regard d'un Occidental intéresse les magazines nippons.
Le mime Hijikata
Au Japon, Nicolas Bouvier découvre le mime Hijikata, fondateur de la danse buto et à travers ses photos il en dépeint l'aura.
L'art du portrait
C'est la pratique photographique que préfère Nicolas Bouvier, il aime la relation qui s'instaure avec son modèle et le don que lui fait le sujet.
L'art du portrait
Pas d'images, pas de victimes
Nicolas Bouvier présente le livre iconographique réalisé pour le CICR: Guerre et humanité, un siècle de photographies.
L'art de sélectionner des documents iconographiques, un métier et une passion pour Nicolas Bouvier. A son retour en Suisse auteur d'un manuscrit refusé, Bouvier embrasse le métier d'iconographe par hasard: il livre à des éditeurs des images que ceux-ci ne savent où trouver. Avec cette profession assez rare, l'écrivain développe une immense culture de l'image.
Chapitre 3
Un voyageur qui écrit
Je suis né lent dans un monde rapide.
Si la lecture a conduit Bouvier au voyage, le voyage lui l'a mené à l'écriture. Une écriture forgée lentement, le mot juste choisi avec soin. Nicolas Bouvier laisse ses souvenirs se décanter avant de les poser sur le papier. L'écriture? Un exercice redoutable, un combat continuel contre sa propre indigence et sa niaiserie.
Il s'agit pour l'écrivain d'effectuer un travail artisanal et de faire coïncider le mot et la chose de telle sorte que le lecteur puisse s'exclamer "Nom de Dieu, j'aurais pu y penser": reprise d'archives en 1998.
En cohérence avec son métier d'iconographe, Nicolas Bouvier cherche à s'adresser d'abord à l'oeil du lecteur, à rendre sa prose la plus visuelle possible. En 1975, il s'en explique dans l'émission Voix au chapitre.
Chapitre 4
La musique du voyage
Ainsi qu'il l'a confié en interview, la musique constitue la moitié de la vie de Nicolas Bouvier et elle est à l'origine de son voyage.
J'adore les mots. Mais le terrain qu'ils couvrent n'est pas le même que celui des sons, et ce territoire me paraît plus exigu.
En 1958, l'émission radiophonique Routes ouvertes donne la parole à Nicolas Bouvier. L'écrivain nous transporte alors dans l'univers musical des Balkans et commente la musique tzigane, cette musique qui lui "met l'âme à l'envers".
Ecouter Nicolas Bouvier parler de voyage et de littérature, c'est entrer dans un univers de poésie et de musique, c'est découvrir une relation au monde et à soi riche et singulière.
Pour poursuivre la consultation, les intégrales des émissions d'archives sont accessibles ci-dessous.