L'Illusion comique
- Culture et Arts
- Audio 31 min.
1 janvier 2004
Café des arts
Lors de la saison 2003-2004 de la Comédie, Anne Bisang présente L'Illusion comique de Corneille. Elle parle de cette pièce et du reste de la saison au micro de Lucile Solari, qui s'étonne de ses choix plutôt "sages".
Réaction d'Anne Bisang, pour qui la reprise de classiques n'a rien de sage en soi: Corneillle n'était-il pas un jeune auteur lors qu'il écrivit L'Illusion comique? De plus, la pièce résume à elle seule tout l'univers théâtral et pose donc de bonnes questions sur les genres dramatiques et le travail de la scène. Quant à Ibsen, programmé deux fois, il reste aux yeux d'Anne Bisang un auteur résolument moderne.
(Source photo: TSR)
La troupe de la Comédie de Genève a été créée par Ernest Fournier, Genevois menant carrière en France et sociétaire de la Comédie Française. Cette troupe joue dès décembre 1909 à la salle de Plainpalais, aujourd’hui Théâtre Pitoëff. Le succès est au rendez-vous, et dès 1911, Fournier entreprend de se faire construire son propre théâtre, soutenu par l’Union pour l’Art social.
Inauguré en janvier 1913, le Théâtre de la Comédie de Genève a traversé tout le XX et a vu défiler à ses commandes sept directeurs et une directrice. Si son créateur, après la crise de 1929, y perd ses moyens et sa santé, le comédien français Maurice Jacquelin saura dès 1939 donner une nouvelle dynamique à la Comédie, en s’ouvrant aux auteurs locaux, avec une prédilection pour un théâtre de « boulevard helvétique ».
Racheté par la Ville en 1947, pour éviter une faillite, le bâtiment n’abritera plus une troupe à l’année, Jacquelin réduisant les réalisations genevoises et complétant sa programmation avec des tourneurs parisiens.
André Talmès, qui lui succède en 1959, amplifiera encore l’importance des tournées parisiennes, particulièrement les fameux galas Karsenty-Herbert, tout en proposant cinq réalisations genevoises par saison, dans le registre à la fois des grands classiques et du théâtre de boulevard.
L’arrivée de Richard Vachoux en 1974 marque une rupture avec la tradition. Vachoux rompt avec les tourneurs parisiens et développe des collaborations avec la Suisse romande et la France voisine. La Fondation d’Art Dramatique lui permet de résoudre une grave financière et le remet en selle jusqu’en 1982.
De 1982 à 1989, c’est Benno Besson, qui reprend les rênes de la Comédie. Malgré l’exigence de sa mise en scène et des choix plutôt pointus, il y obtient un franc succès public qui étendra la renommée de la Comédie en Europe.
Lui succèderont Claude Stratz, de 1989 à 1999, dans une même veine contemporaine, complétée par la relecture des grands classiques, et Anne Bisang, de 1999 à 2011, qui injectera une dose bienvenue de féminisme dans les productions maison, tout en développant ce lieu de culture en y installant un restaurant, une galerie et en y organisant de nombreuses activités pour tisser des liens entre l’art et son public.
En 2011, c’est Hervé Loichemol qui reprend la direction de la Comédie, avec deux objectifs ambitieux : faire vivre la scène actuelle du boulevard des Philosophes au cours des prochaines années, et préparer l’avènement de la Nouvelle Comédie, ce qui ne sera pas une mince affaire.