La guerre qui vient

Guillemin en 1968 [TSR 1968]
  • Politique et Institutions
  • Audio 22 min.

23 octobre 1972

Histoire et littérature

La Première Guerre mondiale aurait-elle pu être évitée? A cette question dont la réponse ne peut être qu'un rêve, Henri Guillemin répond "peut-être". Car la France n'est pas pour rien dans le déclenchement de la guerre, même si l'Histoire de France officielle n'a rien voulu en savoir pendant longtemps.

Une nette majorité de gauche, radicaux et socialistes, pour la plupart pacifistes, s'était dessinée à la Chambre et au Sénat suite aux élections d'avril 1914. Un Conseil réunissant le radical Joseph Caillaux et et le socialiste Jean Jaurès aurait pu voir le jour à la rentrée parlementaire.

Mais l'été venant, l'éviction de Caillaux, affaibli par le procès de sa femme, les assassinat de l'archiduc d'Autriche et de Jean Jaurès précipitèrent les choses. Le gouvernement d'union nationale, entraîné pas ses alliances avec la Russie et la Grande-Bretagne, allait réveiller un nationalisme belliqueux et faire passer les pacifistes pour des traîtres. Tout en poussant en secret la Russie à mobiliser contre l'Autriche. L'engrenage fatal ne pourra plus être arrêté.

(Source photo: TSR)

Henri Guillemin est né le 19 mars 1903 à Mâcon. Il fréquente l'École normale supérieure et obtient une agrégation en lettres en 1972. Professeur dans plusieurs universités françaises, il est contraint de quitter Bordeaux en 1942 pour se réfugier en Suisse. Il entretient des liens privilégiés avec Neuchâtel où il séjourne fréquemment.

En 1945, Henri Guillemin devient conseiller culturel auprès de l'ambassade de France à Berne, puis, de 1963 à 1973, professeur à l'Université de Genève. Il s'éteint le 4 mai 1992 à Neuchâtel.

Spécialiste du XIXe siècle, il a été tout à la fois historien, critique littéraire et écrivain prolifique. Cet intellectuel non-conformiste a suscité autant l'admiration du grand public que la critique féroce des milieux académiques. Il a ainsi été banni des télévisions française et belge. Cet ostracisme a fait le bonheur des téléspectateurs de Suisse romande qui ont pu profiter de ses talents de conférencier entre 1958 et 1973.