L'Algérie demain

Ahmed Ben Bella [TSR archives 1962]
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21 septembre 1962

Emission sans nom

En ce mois de septembre 1962, Jean-Pierre Goretta, le correspondant de Radio-Lausanne à Alger, rencontre le nouveau président du Conseil algérien Ahmed Ben Bella.

Après s'être allié avec les militaires de l'Armée de libération nationale (ALN) contre les politiques du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ahmed Ben Bella prend les rênes de la toute jeune Algérie indépendante. Il est désigné président de la République algérienne démocratique et populaire.

Partisan d'un socialisme teinté de référence à l'islam, Ben Bella suscitera l'intérêt de nombreux militants gauchistes français qui viendront en Algérie comme coopérants avant de fuir le pays au moment de son renversement  par l'armée et Boumédienne, le 19 juin 1965.

Ahmed Ben Bella est né le 25 décembre 1916, à
Maghnia dans le département (wilaya) de Tlemcen en Algérie.

En 1937, il effectue son service militaire puis participe aux
combats de la Seconde Guerre mondiale, faisant preuve de bravoure, notamment
lors de la campagne d'Italie. Il reçoit plusieurs décorations pour ses faits
d'armes.

Marqué par les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, il adhère au parti
indépendantiste PPA–MTLD, de Messali Hadj. Il est ensuite élu conseiller
municipal de sa ville en 1947.

Elément de l'Organisation Spéciale (O.S.) dirigée par Hocine Aït
Ahmed avec Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d'Oran, en 1949.

En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné,
deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s'évade en 1952 et se réfugie au
Caire auprès d'Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus
tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN).

Ben Bella est arrêté une deuxième fois, en tant qu'un des neuf
chefs historiques du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), lorsque
l'avion qui le conduisait du Maroc à Tunis en compagnie de Mohammed Boudiaf,
Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Lacheraf est détourné.

Libéré en 1962 après son emprisonnement au Fort Liédot sur l'île
d'Aix, il participe au congrès de Tripoli où un différent l'oppose au GPRA.
Après les négociations d'Evian, Ben Bella critique en effet la légitimité du
gouvernement provisoire et s'affronte à Boudiaf et Belkacem qu'il élimine
rapidement. Il rentre à Alger et,

Ben Bella a pour objectif de construire un socialisme typiquement
algérien tout en épurant le parti, l'armée et l'administration lorsqu'il devient
secrétaire général du bureau politique du FLN en avril 1963. Son dauphin désigné
est alors le colonel Boumédiène. Elu en septembre 1963 président d'une
République très présidentielle et autoritaire, il réussit, dans la violence, à
réduire les insurrections kabyles et les diverses oppositions politiques.

Il est renversé par le coup d'État de Boumédiène le 19 juin 1965,
emprisonné jusqu'en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu'à sa libération
en octobre 1980. Exilé en Europe, Ben Bella revient en Algérie en 1990.