Cocteau clair-obscur

Jean Cocteau présente ses dessins en 1958. [TSR]
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22 février 1955

Emission sans nom

En 1955, Jean Cocteau reçoit à son domicile parisien Evelyne Schlumberger de Radio-Lausanne. Le poète se relève d’une alerte cardiaque mais se prête volontiers à l’exercice de l’interview. Après avoir échangé quelques propos sur son voisinage avec Colette, la journaliste l’interroge sur sa candidature surprenante à l’Académie française, bien loin de son anticonformisme. Et on ne peut qu’admirer le sens que cet artiste met en toutes choses, des plus anodines au plus sérieuses.

Cette rencontre permet aussi de parler poésie et de commenter son dernier recueil Clair-obscur. Pour Cocteau, la poésie est organisme vivant qui a un rythme interne. Il lit deux de ses poèmes «en espérant éviter le ton poétique».

(Source photo: TSR 1958)

Jean Cocteau, né le 5 juillet 1889 à Maison–Laffitte. Il est issu d’un milieu bourgeois et mondain, cultivant le goût des arts. Très tôt en contact avec le théâtre, le cinéma, la peinture et la musique, il se met à écrire. Il publie son premier livre de poèmes en 1909. Trop occupé à vivre, expérimenter et créer, il n’obtiendra jamais son baccalauréat mais devient vite connu des cercles artistiques d’avant-garde qui aiment son originalité.

Sa  vie parcourt une large partie du XXe siècle artistique. Le fil rouge en est la création. Une création  plurielle puisque Cocteau est aussi bien poète, dramaturge, romancier, peintre, dessinateur, céramiste que cinéaste. Il navigue entres des constellations d’artistes qui s’influencent, se nourrissent et s’inspirent mutuellement. Citons en vrac Picasso, Raymond Radiguet, le Groupe des Six avec Erik Satie ou Darius Milhaud, Colette, Coco Chanel, Jean Marais, Edith Piaf et bien d’autres.

Quelques immenses succès feront passer Cocteau à la postérité : Parade (musique d’Erik Satie, décors de Picasso, sur un de ses poèmes), Les Enfants terribles, La Belle et la Bête ou La voix humaine.

En 1954, il est victime d’un infarctus dont il se relèvera. Bien qu'affaibli. Il continue de travailler et tournera encore Le Testament d’Orphée en 1960 avec l’aide de François Truffaut. Il meurt d’une crise cardiaque le 11 octobre 1963 après avoir appris la mort de son amie Edith Piaf.