Psychiatrie moderne
- Audio 19 min.
8 mars 1966
Emission sans nom
"Un fou, ça existe partout, sauf dans les asiles", estime l'écrivain Hervé Bazin lorsqu'il évoque l'aspect tabou de la maladie mentale et de la psychiatrie.
Cette émission radiophonique de mars 1966 s'intéresse aux apports de la psychiatrie moderne dans nos sociétés. S'il s'agit toujours - pour des raisons de sécurité - d'isoler les malades, il s'agit surtout, désormais, de les soigner. Car, affirme, le psychiatre Julian Ajuriaguerra de l'hôpital Bel Air à Genève, "la maladie mentale n'est plus une fatalité."
Psychothérapies, médicaments, chimie constituent les nouvelles armes des cliniques psychiatriques. Les camisoles de force et les barreaux ont disparu de ce l'on n'appelle plus des asiles d'aliénés.
(Source photo: TSR 1971)
Julian de Ajuriaguerra est né le 7 janvier 1911 à Bilbao. A 16 ans, il s'installe à Paris et étudie la médecine. Il termine ses études de médecine en Espagne, où la guerre civile l'empêche de passer ses dernières épreuves. Sa thèse La Douleur dans les affections du système nerveux central, est préfacée par Jean Lhermitte dont il sera l'assistant au Laboratoire d'anatomie du système nerveux de 1938 à 1946. Résistant pendant la guerre, il est nommé professeur agrégé de neurologie et de psychiatrie.
De retour à Paris durant l'Occupation, il entre dans le résistance. A la Libération, avec le psychanaliste René Diatkine, il ouvre une consultation pour les troubles de la psychomotricité et du langage et lance la revue Psychiatrie de l'enfant. En 1950, Julian de Ajuriaguerra obtient la nationalité française.
En 1959, il remplace le professeur Ferdinand Morel à l'hôpital psychiatrique de Bel-Air, à Genève, qu'il dirige jusqu'en 1975. Son engagement permet à la psychiatrie genevoise de se développer et de devenir une référence internationale.
En 1981, Julian de Ajuriaguerra entre au Collège de France. Il poursuit une intense activité de recherche et d'enseignement en France, en Espagne et au Pays basque. Il s'éteint le 23 mars 1993.