Les animaux
- Culture et Arts
- Audio 13 min.
8 septembre 1954
Emission sans nom
Blaise Cendrars, homme de passions, a nourri toutes sortes d'intérêts dans sa vie. Le cinéma en faisait partie, comme il le mentionne au début de cette interview de 1954, mais son propos ce jour-là est avant tout la vive affection qu'il porte aux animaux.
Zébus, sangliers, ours ou baleine, tous ont attirés son attention. Les anecdotes fusent: l'immense bêtise des lévriers persans, le pingouin impérial qu'il aurait tant aimé avoir comme compagnon, mais dont la ration quotidienne de poisson aurait englouti ses revenus ou encore Volga, sa chienne samoyède, à qui il faisait approuver au fur à mesure de leur écriture les chapitres de L'Or.
Etre ami d'un éléphant cleptomane, voilà qui n'est pas donné à tout le monde.
(Source photo: Erik Forsberg)
Né Frédéric Sauser à la Chaux-de-Fonds, le 1er septembre 1887, Blaise Cendrars, quitte très jeune la Suisse pour St-Pétersbourg où il fait un apprentissage commercial chez un bijoutier. Il vit en Russie de 1904 à 1907.
De retour en Europe, Cendrars entame à l’Université de Berne des études de médecine puis de littérature qu’il ne termine pas, il rencontre sa femme et part vivre avec elle en 1912 à New York où il écrit son grand poème les Pâques à New York, une oeuvre vite reconnue.
Revenu à Paris, il travaille avec Sonia Delaunay qui va illustrer le poème Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Il écrit Le Panama et la majorité des Dix-neuf poèmes élastiques avant de partir pour la Légion étrangère comme engagé volontaire lors de la première guerre mondiale. Blessé par un obus en 1915, il perd un bras et tombe dans la misère. Cependant habité par une fièvre créatrice, «écrivain de la main gauche», il publie une série de textes dont La guerre au Luxembourg. Il obtient la nationalité française.
En 1917, Blaise Cendrars rencontre Raymone Duchâteau avec qui il partagera toute sa vie.
En 1921, il fait paraître Anthologie nègre puis Au cœur du monde en 1922. Le cinéma occupe la majorité de son temps, il est l’assistant d’Abel Gance. Il abandonne la poésie pour se consacrer au roman et publie notamment L’Or (1925), Moravagine (1926) et Les confessions de Dan Yack (1929) qui obtiennent un énorme succès.
Cendrars participe à la deuxième guerre mondiale en tant que correspondant de guerre du côté britannique. Après la défaite, il se retire à Aix-en-Provence pour écrire une autobiographie très libre en quatre volumes intitulés L’homme foudroyé (1945), La main coupée (1946), Bourlinguer (1948) et Lotissement du ciel (1949), un chef-d’œuvre synthétisant les expériences d’une vie aventureuse et hors du commun et ses recherches poétiques.
Le roman Emmène-moi au bout du monde (1956) sera suivi de Trop c'est trop (1957) et de son dernier ouvrage Film sans images.
Blaise Cendrars se voit remettre par Malraux l’insigne de commandeur de la Légion d’honneur en 1958 et recevra le prix littéraire de la ville de Paris en 1961, quelques jours avant sa mort le 21 janvier 1961.