Borges à Buenos Aires

"Fictions" de Franziska Baumann et Claudia Brieske s'inspire de Jorge Luis Borges. [AFP Files]
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4 mars 1986

Le Journal du matin

A quelques mois de sa mort, Jorge Luis Borges répond aux questions de Jacques Secrétan. Quel est son rapport avec l'Argentine, quel est son sentiment à l'égard des généraux, qui ont fait le malheur du peuple argentin? Borges se décrit en anarchiste, comme un homme contre tout Etat.

Atteint de cécité, parlant parfois dans un français hésitant et parfois en espagnol, Borges tire un bref bilan de sa vie, entre tristesse, colère et sérénité.

(Source photo:  Borges lors d'une conférence de presse donnée à Munich le 29 octobre 1982, AFP files)

Jorge Luis Borges (1899 - 1986) est considéré comme le plus grand écrivain, poète et essayiste argentin. Ce n'est qu'à partir des années 1950 qu'il est reconnu internationalement, notamment pour ses nouvelles, publiées chez Gallimard, qui le fait connaître du public francophone puis européen. Privilégiant l'aspect fantastique de la littérature, son oeuvre aura une influence majeure sur le courant du réalisme magique latino-américain.

Son rapport avec la Suisse date de 1914, lorsque sa famille Borges se rend en Suisse, son père devant soigner sa cécité progressive. La Première Guerre mondiale oblige l'adolescent à s'établir à Genève, où il étudiera au Collège Calvin, apprenant le français et l'allemand, ce qui lui permettra de découvrir Schopenhauer et Nietzsche dans le texte. Ces années genevoises, marquées par la solidarité et l'esprit de tolérance, seront pour beaucoup dans sa volonté de mourir à Genève. Il est enterré dans le cimetière de Rois, à Plainpalais.