Roger de Diesbach et l'affaire Jeanmaire

En mars 1981, le journaliste Roger de Diesbach, qui travaille pour La Tribune-Le matin de Lausanne, apprend que le journal alémanique le Blick s’apprête à publier un article d’entretiens avec Jean-Louis Jeanmaire, qui est enfermé à la prison de Bellechasse depuis 4 ans. Le journaliste, qui a suivi l’affaire au moment de l’arrestation et du procès, se dit qu’il doit faire quelque chose. Une de ses consœurs, Isabelle Daumon lui apprend qu’un homme, Claude Vienne, qui a fait de la prison à Bellechasse avec Jeanmaire, travaille sur un livre consacré à l’affaire. Roger de Diesbach décide d’aller lui rendre visite. Claude Vienne lui remet alors une série de cassettes : des entretiens réalisés en prison avec Jean-Louis Jeanmaire.

Roger de Diesbach et Isabel Daumon tiennent un vrai scoop : c’est la première fois que la voix de Jeanmaire traverse les portes de la prison en échappant aux services de la censure. Brûlant la politesse au Blick, les deux journalistes publient le vendredi 13 mars dans La Tribune-Le matin, un jour avant les Alémaniques, le premier d’une série de 5 articles inédits sur l’affaire.

Les journalistes y justifient ainsi la publication des enregistrements de Claude Vienne :

« Nous jugeons que les déclarations de l’ancien brigadier, dégradé pour trahison en 1977 et condamné à 18 ans de pénitencier apportent une lumière nouvelle sur cette sinistre affaire, nous présentons ce nouveau dossier Jeanmaire aujourd’hui et ces prochains jours. Les lecteurs jugeront. »