Marcel Pilet-Golaz
- Politique suisse
- Vidéo 3 min.
9 avril 1979
Archives
Le conseiller fédéral vaudois Marcel Pilet-Golaz fut très controversé de son vivant, en raison de son mépris pour la classe ouvrière et plus encore à cause de ses prises de position douteuses pendant la guerre.
Vingt ans après sa mort, que pense-t-on de lui, s'en souvient-on? Pour un portrait dans l'émission Archives en 1979, Boris Acquadro tend son micro à des passants.
Marcel Pilet-Golaz, né le 31 décembre 1889 et mort le 11 avril 1958, était une personnalité politique suisse membre du parti radical-démocratique.
Bourgeois de Château-d'Œx, avocat, major à l'armée et membre du parti radical, il est député au Grand Conseil vaudois entre 1921 et 1928, puis conseiller national entre 1925 et 1928. Il est élu au Conseil fédéral en 1928, à la tête du département de l'intérieur jusqu'en 1930 où il prend la tête du département des postes et des chemins de fer. En 1940, suite au décès de Giuseppe Motta, il devient directeur du département politique (département des affaires étrangères). Il fut président de la Confédération en 1934 et en 1940.
En tant que président de la Confédération, il donne le 25 juin 1940 un discours à la nation très mal perçu par la population, car il parle d'une réforme autoritaire de la démocratie et admet tacitement que la guerre est alors terminée. L'ambiguïté augmente encore lorsqu'en septembre il reçoit des membres du Mouvement national suisse (pro-hitlérien).
En tant que chef de la politique extérieure, Pilet-Golaz doit trouver un équilibre entre les exigences allemandes, les demandes des Alliés et la volonté de rester indépendante de la Suisse. La voie qu’il choisit alors, établissant un relativement bon rapport avec le Troisième Reich, fut très contestée, aussi bien pendant qu’après la guerre. Après l'échec de sa tentative d’entrer en contact secret avec l’Union soviétique, il est poussé à la démission, ce qu'il fait le 7 novembre 1944. Il se retire alors dans son domaine d'Essertines-sur-Rolle, sans jamais s'expliquer sur son action politique, et meurt à Paris en 1958.