Jean Starobinski
- Culture et Arts
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19 novembre 1964
A livre ouvert
Auteur des travaux fondamentaux d'analyse critique, médecin, linguiste, historien, musicien, philosophe, psychiatre, Jean Starobinski est un humaniste hors pair, ayant su mettre son extraordinaire érudition au service d'une réflexion originale qui se distance de toute convention académique.
Jean Starobinski appartient au petit nombre de critiques de valeur mondiale. Ce grand érudit genevois, fourmillant de projets, est un homme qui ne s'est jamais senti obligé de choisir, préférant à la spécialisation le dialogue permanent entre tous les domaines du savoir.
Dans cette interview, qui date de 1964, il parle de son dernier livre: «L'invention de la liberté» (Skira, 1964) qui propose une lecture tout à fait originale de l'art européen du XVIIIe siècle.
Jean Starobinski, «Staro» pour ses élèves, est un des plus éminents représentants de l'école de Genève de la critique littéraire. Venant de Varsovie, sa famille s''installée à Genève en 1913. Jean Starobinski naît en 1920.
Après avoir suivi des études de lettres classiques, il fait, entre 1942-1948, des études de médecine et travaille comme interne à l'Hôpital Cantonal de Genève, puis à l'hôpital psychiatrique de Cery, à Lausanne, sans toutefois renoncer à poursuivre ses études littéraires. Cette double passion pour la médecine et les lettres se poursuit lors de son séjour à l'Université Johns Hopkins de Baltimore où il enseigne la critique littéraire et achève une thèse très novatrice en littérature française: «Jean-Jacques Rousseau: la transparence et l'obstacle» (Paris, Plon 1957). Il continue à s'intéresser à la médecine, et en particulier à la psychiatrie. De cette passion naîtra sa thèse de médecine consacrée à l'histoire du traitement de la mélancolie (1960).
De retour à Genève, en 1958, il donne à la Faculté de lettres de l'Université des cours d'histoire des idées et d'histoire de la médicine et il est nommée, en 1962, professeur de littérature française, enseignement qu'il poursuit jusqu'à sa retraite en 1985. Membre de nombreuses sociétés savantes et, depuis 1967, président des Rencontres Internationales de Genève, censées renouer après la guerre les liens entre cultures, Jean Starobinski est l'auteur de travaux critiques très remarqués.
Docteur honoris causa de quinze universités, il a reçu les plus prestigieuses distinctions internationales, parmi lesquelles le Prix Balzan (1984), la plus haute récompense qu'un critique littéraire puisse obtenir. Il a récemment versé ses archives privées à la Bibliothèque Nationale de Berne.