Roberto Rossellini (2)

Le cinéaste italien Roberto Rossellini en 1958.
  • Cinéma
  • Vidéo 25 min.

30 septembre 1958

Aux frontières de l'image

Seconde partie de l'entretien accordé par Roberto Rossellini à Jo Excoffier en 1958.

Après la trilogie de l’après-guerre que représentent les films "Rome, ville ouverture", "Païsa" et "Allemagne année zéro", Rossellini réalise en 1950 "Stromboli", dans lequel il met en scène Ingrid Bergman, qui devient sa compagne. La collaboration entre Rossellini et l’actrice se poursuivra avec "Europe 51", "Voyage en Italie" ou encore "Jeanne au bûcher". Pour certains, "Stromboli" marque une rupture du réalisateur avec le néo-réalisme. Rupture qui semble consommée une an plus tard, avec "Les Onze fioretti de François d’Assise", où le cinéaste s'éloigne apparemment du réalisme social. Rossellini se défend pourtant d’avoir fondamentalement changé. La nature humaine, dans ses contractions et sa profondeur, a toujours été au cœur de son cinéma. Qu’il filme l’Italie de l’après-guerre ou le siècle de François d’Assise, son regard reste le même. Si au cours de sa carrière Rossellini ne cessera d’élargir ses centres d’intérêt, il restera toujours fidèle à un certain état d’esprit.

Durant l'entretien, le nom d'Ingrid Bergman n'est pas une seule fois prononcé par Rossellini. Le couple vient de se séparer quelques mois auparavant, au retour d'un voyage en Inde, ce qui explique probablement ce silence. Le cinéaste évoque ce voyage motivé par le désir d'aller à la rencontre d'un pays neuf, qui vient de gagner son indépendance. Il s'intéresse également aux moyens de lutte non violents utilisés par le peuple indien contre le colon britannique. Durant son séjour, il réalisera une série de dix documentaires qui seront diffusés sur la RAI. Un genre qui prendra une place de plus en plus importante dans son oeuvre.

La première partie de cet entretien est accessible en lien.