L'art et l'argent

Le marché de l'art répond aussi à l'offre et à la demande. [RTS]
  • Culture et Arts
  • Vidéo 22 min.

9 novembre 1969

Carré bleu


Documentaliste à la TSR, Sylvie Porta a retenu ce sujet de Carré bleu diffusé le 9 novembre 1969. L'émission présente, à travers plusieurs interviews, les raisons qui expliquent le glissement entre l'art et le marché de l'art, entre la valeur artistique et la valeur monétaire d'un tableau.

«A partir du moment où la toile quitte le chevalet de l'artiste, elle cesse d'être un bien de culture pour devenir un bien de consommation. Elle entre alors dans les circuits du marché commercial de l'art aussi bien structuré que les valeurs boursière. On tient compte de l'offre et de la demande, on place son argent sur un bien et l'oeuvre d'art perd alors de son importance. Les conseillers, les marchands font et défont la gloire d'un artiste en établissant une cotation de la valeur artistique.

On est médusé de réaliser que la valeur de création de l'artiste est totalement occultée. L'artiste, créateur universel, chercheur de nouvelles tendances, de nouveaux matériaux et son oeuvre, expression concrète d'une sensibilité, sont délaissés irrespectueusement au profit de la valeur marchande. Les éléments de formation du prix d'une oeuvre sont évoqués sans passion et ne laissent aucune place au coeur. Or, le choix d'un tableau naît d'une pulsion, d'un goût qui ne relève pas que du porte-monnaie. Et que dire de l'évaluation du talent en chiffres? Une mauvaise farce dont l'artiste est, malheureusement, le pantin.

Ce reportage présente les différents acteurs du marché mais oublie volontairement l'artiste. Gageons que ce dernier aurait eu une vision moins réductrice de son propre travail. L'élévation n'est véritablement pas là où on la voudrait. Pauvre artiste.»