Jean-Luc Godard, cinéaste en liberté

Jean-Luc Godard, cinéaste en liberté
  • Cinéma
  • Vidéo 13 min.

8 novembre 1971

Cinéma en liberté

«Mon premier film, j'ai mis dix ans pour le faire». Jean-Luc Godard se prête à la confidence sur ses débuts de cinéaste, lui qui ne connaissait personne dans ce milieu fermé, corporatiste, ankylosé par des règles que les réalisateurs de la Nouvelle vague feront exploser.

Dans ce document (bien nommé) de Cinéma en liberté, il s'exprime en compagnie de plusieurs autres cinéastes suisses. On reconnaît Françis Reusser à ses côtés et on devine la présence d'Alain Tanner à qui Jean-Luc Godard s'adresse furtivement.

Jean-Luc Godard est en cinéaste franco-suisse né à Paris le 3 décembre 1930 dans une famille bourgeoise protestante. Il fait ses écoles d'abord à Nyon puis son lycée à Paris. Il fait des études de lettres et de sciences à la Sorbonne puis prépare un certificat d'ethnologie.

Parallèlement à ses études, il fréquente assidûment le Ciné-club du Quartier Latin et la Cinémathèque française. Dès 1950, il écrit dans la Gazette du Cinéma puis dans les Cahiers du Cinéma. En 1952, il revient en Suisse pour échapper au service militaire. Il travaille alors brièvement à la Télévision Suisse Romande. En 1954, il réalise son premier court-métrage, consacré à la construction du barrage de la Grande-Dixence (Opération Béton).

En 1958, il collabore avec François Truffaut sur Une histoire d'eau. C'est avec Charlotte et son Jules que Godard affirme son style. Parallèlement à ses propres films, il joue comme comédien dans les films de ses amis du mouvement de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer et Jacques Rivette.

En 1960 il épouse Anna Karina, comédienne dans son film A bout de souffle. Ils divorcent en 1965 après le tournage de Pierrot le fou. En 1968, il fonde le groupe Dziga Vertov avec des militants marxistes, avec lesquels il se consacre à un cinéma à revendications sociales. Dès 1973, il commence à travailler avec la scénariste Anne-Marie Miéville, qui devient sa compagne. Ensemble, ils réalisent plusieurs documentaires-fictions.

En 1984, afin de financer Je vous salue Marie, il accepte de réaliser un film de commande (Détective) qui est présenté à Cannes, où il est victime d'un « entartage ».

Dans la fin des années 1980 et le début des années 1990, il tourne plusieurs longs métrages, dont Nouvelle Vague et se lance parallèlement dans le projet ambitieux d'un documentaire retraçant la grande épopée du cinéma : c'est Histoire du cinéma, pour lequel il reçoit un César d'honneur en 1998.

En 2001, il fait son retour à Cannes avec Eloge de l'amour, comme en 2010 avec Film socialisme, pour lequel il est nominé dans la section un Certain Regard.