Les Girondins se perdent (13)

La Révolution française : les Girondins se perdent (13) [RTS]
  • Henri Guillemin
  • Vidéo 27 min.

4 février 1967

Les dossiers de l'histoire

Henri Guillemin poursuit son évocation de la Révolution française avec Les Girondins se perdent. Au début de 1793, la situation est assez tragique en France. Les armées françaises ont envahi la Belgique, mais la Convention ne s'en tient pas là. Le 1er février, la guerre est déclarée à l'Angleterre et, le 7, à l'Espagne. Le général Dumouriez décide également d'envahir la Hollande, mais les coalisés se préparent à contre-attaquer maintenant que l'affaire de la Pologne est momentanément liquidée. Le 8 mors, Danton monte à la tribune de la Convention et déclare la patrie en danger ; il décrit une situation plus dramatique qu'elle ne l'est. Il crée des agitations dans Paris pour mettre les e honnêtes gens en situation insupportable et permettre à Dumouriez une opération militaire sur la capitale. En novembre 1792, les Girondins avaient obtenu la suppression des tribunaux criminels qui n'avaient d'ailleurs guère fonctionné. Le 9 mars, sans raison apparente, Danton réclame la création d'un Tribunal révolutionnaire assorti de Comités de surveillance qui, dans chacune des quarante-huit sections de Paris, désigneront les coupables au Comité de sûreté générale. Le 22 mars, après avoir rencontré Danton, Dumouriez prend contact avec les Autrichiens et, le 5 avril, il essaie d'entraîner ses troupes à la désertion sans toutefois y parvenir. Il se met alors seul au service de l'ennemi. Danton, très compromis pour avoir pris la défense de ce général -qui vient de trahir, fait une volte-face totale. Pour se sauver, sentant sa situation personnelle extrêmement dangereuse, il va se retourner avec une violence terrible contre les Girondins et prononcer un effrayant discours, le 10 avril. Il demandera pardon à Marat et rendra hommage à son journal :L'Ami du Peuple ; il dénoncera violemment les Girondins, demandant en fait leur exclusion et leur mort, ainsi que la tête du duc d'Orléans. Des « Comités de salut public sont créés. C'est à ce moment que les forces centre-révolutionnaires se déchaînent, profitant de la situation militaire inquiétante et de l'explosion en Vendée. L'opposition entre les Girondins et la Montagne - que l'on a souvent attribuée à quelques rivalités de personnes - est une opposition idéologique fondamentale. Les Girondins se perdent. Devenus les ennemis publics et les collaborateurs de l'ennemi, ils seront définitivement perdus lors des insurrections de juin.