Nouvelle Vague, qui es-tu?

Nouvelle vague, qui es-tu ? C’est la question posée par l'émission Ecrans du monde en avril 1960. Trois jeunes cinéastes supposés en être les piliers sont invités à y répondre: Claude Chabrol, Jean-Luc Godard et François Truffaut. Les réponses, on le verra, ne sont pas unanimes.

Pour Chabrol, la Nouvelle Vague n'existe tout simplement pas. Affirmation étonnante venant de celui que l'on désigne souvent comme le père fondateur d'un nouveau courant cinématographique. En 1960, le cinéaste a déjà derrière lui deux films importants: Le Beau Serge, réalisé en 1958 et primé au Festival de Locarno et Les cousins, Ours d'Or au festival de Berlin 1959.

Le terme "Nouvelle Vague", nous rappelle Jean-Luc Godard, est apparu pour la première fois dans un article de l'Express signé Françoise Giroud. Si pour l'auteur d'A bout de souffle le terme ne veut plus dire grand-chose, il partage cependant une histoire commune avec ceux qu'on a pris l'habitude de relier à ce courant: Truffaut, Chabrol, Rivette ou Rohmer. Tous se sont retrouvés au ciné-club du Quartier Latin et la plupart a rejoint, en tant que critiques, la revue des Cahiers du cinéma.

Des trois cinéastes interrogés, François Truffaut est le seul à croire la Nouvelle Vague. Lui-même s'est fait connaître un an plus tôt avec Les quatre cents coups et il prépare un deuxième long-métrage qui sortira sous le titre Tirez sur le pianiste.  La création cinématographique connaît un nouvel essor en France. Si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, le foisonnement des oeuvres et des styles ne peut être que réjouissant.