Jacques Chessex

Jacques Chessex évoque sa fascination pour Benjamin Constant.
  • Littérature suisse
  • Vidéo 36 min.

13 février 1998

Les grands entretiens


1998, invité par Florence Heiniger pour un «grand entretien», Jacques Chessex évoque la genèse de son dernier roman «L'Imitation». Dans cet ouvrage, l'écrivain vaudois met en scène un personnage ayant pris Benjamin Constant pour modèle. Troublante histoire d'un homme dissous dans une image. Mais toute imitation ne nous condamne-t-elle pas à l'échec, l'image n'étant identique qu'à elle-même… Ample et profond, Jacques Chessex entraîne le lecteur, et le téléspectateur, dans une réflexion sur le sens même de l'existence.


Le poète, romancier et essayiste, Jacques Chessex est né à Payerne le 1e mars 1934. Après sa licence en lettres de l'Université de Lausanne, il entre dans l'enseignement. A l'université déjà, il participe au mouvement littéraire né autour de revues tels Pays du lac et Rencontre. Il poursuivra ce travail d'animateur de revue avec la fondation, en 1964, d'Ecritures, en collaboration avec l'éditeur Bertil Galland.



Jacques Chessex débute en littérature par la publication de ses premiers poèmes, marqués de l'empreinte de Gustave Roud et de Pierre-Louis Matthey. Ses recueils laissent deviner, dans le chant de la beauté de la nature, l'intuition de la précarité de l'être et la hantise de la mort. Son premier roman, La confession du pasteur Burg paraît en 1967 et se réclame de l'esprit de La Nouvelle Revue française à laquelle il collabore par des chroniques et des notes de lectures.

Avec Portrait des Vaudois (1969), Jacques Chessex recherche sa propre identité, fortement marquée par ses racines familiales et par le poids du suicide de son père. L'image paternelle, autoritaire et étouffante, est au coeur de L'Ogre qui lui vaudra le Prix Goncourt. Jacques Chessex devient ainsi le premier écrivain romand – et le seul – à obtenir cette prestigieuse reconnaissance.

Au fil de ses romans, tels Judas le transparent (1982), Jonas (1987) ou Morgane madrigal (1990), il crée une oeuvre marquée par les forces contrastées de la vie et la fascination de la mort. Son style, volontiers baroque et vindicatif, répond pourtant aux exigences d'une esthétique réaliste. Critique d'art avisé, il a publié plusieurs essais consacrés aux auteurs romands et aux maîtres français du réalisme.

Son dernier roman, Le vampire de Ropraz est la narration singulière d'un fait divers atroce survenu au début du XXe siècle dans le village qu'il habite depuis une trentaine d'année. La critique et le public ont été unanimes à saluer les qualités de ce récit.