Claude Lévi-Strauss
- Sciences et Nature
- Vidéo 8 min.
20 mai 1965
Personnalités suisses
En 1965, le journaliste Henri Stierlin a rencontré au Collège de France l'éminent ethnologue Claude Lévi-Strauss. Il s'entretient avec lui sur ses méthodes de travail et sur l'étendue de ses recherches.
Cet extrait révèle la portée de la penseé de Lévi-Strauss et présente un véritable plaidoyer pour une ethnologie humaniste.
Claude Lévi-Strauss est un anthropologue, ethnologue et philosophe français né à Bruxelles le 28 novembre 1908. Il fait ses études secondaires à Paris, puis des études supérieures à la faculté de droit de Paris et à la Sorbonne.
Après deux ans d'enseignement de la philosophie au lycée Victor Duruy de Mont-de-Marsan et au lycée de Laon, il est nommé membre de la mission universitaire au Brésil, professeur à l'Université de São Paulo (1935-1938). De 1935 à 1939, il organise et dirige plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie.
De retour en France à la veille de la guerre, il est mobilisé en 1939 sur la ligne Maginot comme agent de liaison, puis affecté au lycée de Montpellier, après sa révocation en raison des lois raciales. Il quitte la France après l'armistice pour les États-Unis d'Amérique où il enseigne à la New School for Social Research de New York. Claude Lévi-Strauss est engagé volontaire dans les Forces françaises libres, et affecté à la mission scientifique française aux États-Unis. Il fonde avec Henri Focillon, Jacques Maritain, J. Perrin et d'autres l'École libre des hautes études de New York, dont il devient le secrétaire général.
Rappelé en France, en 1944, par le ministère des Affaires étrangères, Claude Lévi-Strauss retourne aux États-Unis en 1945 pour y occuper les fonctions de conseiller culturel auprès de l'ambassade. Il démissionne en 1948 pour se consacrer à son travail scientifique, devient sous-directeur du musée de l'Homme en 1949, puis directeur d'études à l'École pratique des hautes études, chaire des religions comparées des peuples sans écriture. Il est nommé professeur au Collège de France, chaire d'anthropologie sociale, qu'il occupe de 1959 à sa mise à la retraite en 1982. Il fonde en 1961 avec Emile Benveniste et Pierre Gourou la revue L'Homme qui s'ouvre aux multiples courants de la discipline et à l'approche interdisciplinaire.
A l'approche de son centenaire, Claude Lévi-Strauss se distancie de manière croissante de ses contemporains. Au début de l'année 2005, il déclare lors d'une de ses rares apparitions à la télévision française : «Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne – si je puis dire – et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime.»