L'incertain
- Culture et arts
- Vidéo 29 min.
24 mai 1969
Tolstoï… vu par Henri Guillemin
Léon Tolstoï fait une entrée remarquée dans la carrière des lettres au point de susciter l'admiration du grand Tourgueniev qui l'héberge chez lui. Mais la relation entre les deux hommes va vite s'assombrir.
Léon Tolstoï est né en 1828. Issu d'une famille de la vieille noblesse russe, il fut toujours conscient de son rang. Orphelin très jeune, il est élevé par sa tante et des gouverneurs étrangers dans la grande propriété familiale. Il fait ses études à l'université de Kazan, mais n'obtient aucun diplôme. Marqué par l'influence de Rousseau, il mène une vie désordonnée et légère jusqu'en 1848, quand il décide de retourner dans sa propriété d'Iasnaïa Poliana pour y améliorer le sort des paysans, ce qui se solde par un échec.
En 1851, voulant donner un sens à sa vie, il part comme volontaire se battre au Caucase et publie, une année plus tard, sa première nouvelle, Enfance, dans la revue Le Contemporain. Il obtient aussitôt la célébrité et écrit Adolescence (1854) et Jeunesse (1857), formant ainsi une trilogie autobiographique.
Après trois années passées au Caucase durant lesquelles il participa à la défense de Sébastopol, Léon Tolstoï quitte l'armée en 1856 et voyage deux ans à l'étranger, notamment en Suisse, où il est frappé par l'égoïsme de la bourgeoisie. De retour dans son domaine, il fonde une école populaire et publie un journal pédagogique. En 1862, il se marie et, une année plus tard, alors que paraît Les Cosaques, il se met à travailler à sa grande oeuvre qui a pour cadre les guerres napoléoniennes. Ce sera Guerre et paix~. De 1873 à 1877, il écrit son deuxième grand roman, Anna Karénine. Ces deux ouvrages lui apportent une renommée mondiale.
Athée, Léon Tolstoï se tourne vers la religion en écrivant Anna Karénine et devient croyant. Du christiannisme, il ne retient que l'aspect morale et condamne tout ce qui est violence ou recherche de plaisir et du luxe dans La Mort d'Ivan Ilitch. En contradiction intérieure continuelle entre sa doctrine morale exigeante et la vie facile qu'il mène, il finit par quitter sa maison en octobre 1910. Il meurt un mois plus tard dans une petite gare de province.