Maurice Chappaz

Un écrivain en communication intime avec les êtres créés.
  • Littérature suisse
  • Vidéo 15 min.

30 mars 1998

Divers

Rencontre avec l'écrivain Maurice Chappaz. Plus de soixante ans après son premier poème, celui qui dérangeait le Valais bien pensant est enfin reconnu, célébré. Il reçoit le Grand Prix Schiller pour l'ensemble de son oeuvre.

Avant de parler de son besoin d'écrire et de sa vocation pour les mots, Maurice Chappaz nous fait entrer dans l'intimité de sa chambre à coucher. Le matin il se lève, se rafraîchit le visage et se plonge dans ses lectures. «C'est la vie qui vous choisit, comme la sève d'un arbre».

Pour LittéraTour de Suisse, il lit des extraits de ses poèmes, Merveille de la femme (premier poème, 1938), Le livre de C (Empreintes, 1986) et Office des morts (Cahiers de la Renaissance vaudoise, 1966).

Maurice Chappaz est né le 21 décembre 1916 à Lausanne. Il passe son enfance entre Martigny et l'abbaye du Châble. Après des études gymnasiales au collège de Saint-Maurice, il s'inscrit en faculté de droit à l'Université de Lausanne (1938-1940). Dans le même temps, il fréquente les cours de Marcel Raymond à la Faculté de lettres de l'Université de Genève.

Poète avant tout, Maurice Chappaz publie son premier texte, Un homme qui vivait couché sur un banc, en décembre 1939. En 1940, la guerre l'oblige à arrêter ses études et, en 1947, il épouse Corinna Bille, elle-même écrivain et fille du peintre suisse Edmond Bille. Le couple aura trois enfants et prendra domicile à Veyras, près de Sierre, jusqu'à la mort de Corinna Bille en 1979. Maurice Chappaz reviendra alors au Châble.

Sans profession régulière et désirant consacrer son temps à l'écriture, Chappaz est correspondant occasionnel dans la presse et gère le domaine viticole de son oncle en Valais. Très tôt il fait connaissance de Gustave Roud et de Charles-Ferdinand Ramuz.

Prophète incompris des Valaisans, poète des montagnes, il a écrit deux livres violents: Le match Valais-Judée (1968) et le pamphlet Les maquereaux des cimes blanches (1976) où il dénonce la civilisation des affairistes. Des textes accusateurs qui provoquent une campagne de presse d'une violence inouïe.

Il écrira également Le Valais au gosier de grive (1960), le Chant de la Grande Dixence (1965), Le portrait des Valaisans (1965), Office des Morts (1966), Tendres Campagnes (1966), L'aventure de Chandolin (1983), Évangile selon Judas (2001).

En 1985, les remous se sont calmés et l'Etat du Valais lui décerne son Grand Prix en «reconnaissance pour les avertissements précieux». Il reçoit également le Grand Prix Schiller en 1997 pour l'ensemble de son oeuvre. I

Il s'est éteint le 15 janvier 2009 à Martigny.