Jacques Chessex
- Littérature suisse
- Vidéo 15 min.
23 mars 1998
Divers
Rencontre avec Jacques Chessex, qui donne le ton en se décrivant comme un métèque dans la littérature francophone centralisée. Installé à Ropraz, il montre la série de carnets sur lesquels il a écrit son dernier roman.
Pour lui, la poésie est un état qui ne le quitte jamais. L'écriture s'épure, le sujet n'a pas d'importance, le livre va où il doit aller.
Pour LittéraTour, Jacques Chessex lit des extraits de ses livres, L'Ogre (Grasset, 1997, Prix Goncourt), L'imparfait (Campiche, 1996) et Elégies de Yorick (Campiche, 1994), poème érotique lu devant une belle inconnue, avant de s'exprimer sur la soi-disant neutralité de la Suisse.
Le poète, romancier et essayiste, Jacques Chessex est né à Payerne le 1e mars 1934. Après sa licence en lettres de l'Université de Lausanne, il entre dans l'enseignement. A l'université déjà, il participe au mouvement littéraire né autour de revues tels Pays du lac et Rencontre. Il poursuivra ce travail d'animateur de revue avec la fondation, en 1964, d'Ecritures, en collaboration avec l'éditeur Bertil Galland.
Jacques Chessex débute en littérature par la publication de ses premiers poèmes, marqués de l'empreinte de Gustave Roud et de Pierre-Louis Matthey. Ses recueils laissent deviner, dans le chant de la beauté de la nature, l'intuition de la précarité de l'être et la hantise de la mort. Son premier roman, La confession du pasteur Burg paraît en 1967 et se réclame de l'esprit de La Nouvelle Revue française à laquelle il collabore par des chroniques et des notes de lectures.
Avec Portrait des Vaudois (1969), Jacques Chessex recherche sa propre identité, fortement marquée par ses racines familiales et par le poids du suicide de son père. L'image paternelle, autoritaire et étouffante, est au coeur de L'Ogre qui lui vaudra le Prix Goncourt en 1973. Jacques Chessex devient ainsi le premier écrivain romand – et le seul – à obtenir cette prestigieuse reconnaissance.
Au fil de ses romans, tels Judas le transparent (1982), Jonas (1987) ou Morgane madrigal (1990), il crée une oeuvre marquée par les forces contrastées de la vie et la fascination de la mort. Son style, volontiers baroque et vindicatif, répond pourtant aux exigences d'une esthétique réaliste. Critique d'art, il a publié plusieurs essais consacrés aux auteurs romands et aux maîtres français du réalisme.
Son dernier roman, Le vampire de Ropraz est la narration singulière d'un fait divers atroce survenu au début du XXe siècle dans le village qu'il habite depuis une trentaine d'année.
Jacques Chessex décède le 9 octobre 2009.