Bonsoir Professeur Choron!

Georges Bernier alias le professeur Choron [RTS]
  • Humour
  • Vidéo 55 min.

22 janvier 1988

Bonsoir

Les fiches bricolages, Hara Kiri et Charlie Hebdo, cela vous dit quelque chose? Georges Bernier alias le professeur Choron est l'invité de l'édition du 22 janvier 1988 de l'émission Bonsoir.

Journaliste, chanteur et humoriste, le professeur Choron fût le cofondateur du journal satirique Hara Kiri puis de Charlie Hebdo. Sa gouaille et son goût de la provocation ponctuent cet entretien qui résonne comme un autoportrait plein de dérision.

Alors, si vous voulez savoir comment jouer à la fusée Ariane avec une capote et deux Alka Selzer ou comment faire des frites avec une raquette de tennis...

Le Professeur Choron, de son vrai nom Georges Bernier est né le 21 septembre 1929. De condition modeste, orphelin de père à 11 ans et sans avoir fait beaucoup d'études, il se lança dans la vie par de petits métiers, puis s'engagea pour 28 mois de guerre d'Indochine.

Au retour, il en vint à travailler dans la presse. Ce fut d'abord comme colporteur puis chef des ventes d'un journal satirique de l'époque, Zéro. C'est là qu'il rencontra notamment François Cavanna, avec qui il fonda en 1960 le périodique Hara Kiri, auquel son nom, avec celui des dessinateurs Topor, Reiser, Gébé, Wolinski, Dimitri et Cabu, restera à jamais attaché.

En 1962, après une première interdiction, la rédaction du journal passe de la rue Choron à la rue de Montholon et adopte les éditions du Square comme raison sociale.

Il dut décider, avec son équipe de rédaction, de changer ce nom en Charlie Hebdo, pour passer outre à une interdiction de paraître de l'hebdomadaire en novembre 1970 suite à un titre jugé provoquant : « Bal tragique à Colombey : un mort » en allusion à la mort du général de Gaulle (et en référence à l'incendie de la discothèque du 5-7 de Saint-Laurent-du-Pont qui avait fait 146 morts et qui avait fait aussi l'objet d'un titre de Hara-kiri hebdo : Le bal continue pendant les travaux).

Très proche de Jean-François Devay, directeur du journal Minute, financé par la chanteuse populaire Juliette Gréco et l'avionneur Marcel Dassault, il mit également, par impécuniosité, sa plume à la disposition de cet hebdomadaire de droite qui deviendra en 1990, d'extrême droite.

Il écrivait aussi des chansons, dans le genre chansons de salle de garde. Le chanteur Renaud l'invita à assurer sa première partie à l'Olympia, occasion pour le Professeur de se faire huer par le jeune public d'après 1981. Son dernier titre de presse aura été La Mouise, vendu par des colporteurs, en raison de la censure en kiosques. Le Professeur Choron est mort à l'hôpital Necker d'une leucémie le 10 janvier 2005 à Paris.