Rencontre avec Fernand Boillat
- Religion et croyances
- Vidéo 22 min.
11 septembre 1977
Présence catholique
Avec la passion qui le caractérise, le chanoine Fernand Boillat, au micro de Georges Glatz pour l'émission Présence catholique, nous partage les lignes de force de sa vie. Né dans le Jura dans une famille catholique il est marqué par les récits du Kulturkampf que lui fait son père. Entre 1873 et 1875, l'évêque de Bâle, puis le clergé jurassien avaient été révoqués par le canton de Berne qui voulait imposer un clergé catholique chrétien. La population jurassienne a soutenu le clergé en exil, provoquant une grave crise politique dont les conséquences se feront longtemps sentir. A travers cet épisode de l'histoire jurassienne, Fernand Boillat se fait une autre image de la Suisse que celle que l'on a au premier abord: un pays où l'on n'est pas libre. Il s'engagera donc pour la création du canton du Jura, "selon ma conscience de citoyen et d'homme libre".
Sa foi profonde dans le Christ a été le moteur de sa vie d'enseignant, d'écrivain et de philosophe. Comme enseignant il n'a eu de cesse de partir des étudiants, pour les amener à penser par eux-mêmes, avec une finalité qu'il résume ainsi: " L'idéal du maître c'est que l'élève le dépasse".
Fernand Boillat est né en 1906 aux Breuleux (JU). Il a étudié à Saint-Maurice, puis chez les dominicains à Rome (1927-1931). Docteur en philosophie et théologie, il devient chanoine régulier de l’abbaye de Saint-Maurice en 1928 et prêtre en 1930.
Il a enseigné au Collège Saint-Charles à Porrentruy de 1931 à 1976. Très engagé au niveau social, il a été aumônier de l'Action catholique jurassienne, puis romande de la fin de la guerre à 1969. Il dirige la Ligue suisse des femmes catholiques dans le Jura. Il a également participé comme expert et secrétaire des évêques suisses au Concile de Vatican II.
Par ses nombreux écrits, il s'impose en Suisse romande comme l'un des principaux intellectuels catholiques de l'après-guerre. Membre de la commission théologique de la Conférence des évêques suisses jusqu'en 1976. Collabore au journal Le Pays. Il s'est également engagé pour la création du canton du Jura et a publié en 1976, Une constitution nouvelle.
Il est décédé à Saint-Maurice en 1997.
(Source: DHS)