Le philosophe engagé

Jean-Paul Sartre dénonce les conditions de vie des immigrés.
  • Société
  • Vidéo 6 min.

23 janvier 1970

Temps présent

En janvier 1970, un incendie dans un immeuble vétuste de la banlieue parisienne entraîne la mort de cinq Noirs. A leur enterrement, une manifestation dénonce les conditions de vie d'une frange importante des immigrés, principalement d'Afrique. Jean-Paul Sartre, malgré ses ennuis de santé, est présent aux côtés de Michel Rocard, alors député de la 4e circonscription des Yvelines et secrétaire national du Parti socialiste unifié (PSU).

Jean-Paul Sartre jouit alors d'une très grande réputation internationale qu'il met à profit pour appuyer des revendications sociales, signer des manifestes, voire couvrir de sa signature les articles des rédacteurs de La Cause du peuple, le journal de la Gauche prolétarienne d'inspiration maoïste, menacés de poursuites pénales.

Ce document a été diffusé à l'antenne sous le titre original : Paris noir


Jean-Paul Sartre est né le 21 juin 1905 à Paris. Issu d'une famille de la bourgeoisie protestante libérale, il entre à l'Ecole normale supérieure dont il obtient une agrégation en philosophie. Il y rencontre Simone de Beauvoir. Après son service militaire, il est nommé au Lycée du Havre, en 1931, puis au Lycée Pasteur de Neuilly en 1937.

En 1938, il publie son roman philosophique La Nausée et, en 1939, un recueil de nouvelles Le Mur. Le 21 juin 1940, Jean-Paul Sartre est fait prisonnier et est transféré en Allemagne. Cette expérience le portera à revoir sa position d'individualiste. En 1941, Sartre est libéré et rentre à Paris où il crée le mouvement résistant «Socialisme et liberté» qui sera dissout vers la fin 1941. Avec la publication de L'Etre et le Néant, en 1943, il devient le représentant de l'existentialisme, doctrine philosophique portant sur la liberté et la responsabilité de l'homme dans son existence, et qui connaît un large succès.

Après la Libération, Sartre privilégie la production de pièces de théâtre, plus aptes selon lui à toucher un large public. Fondateur de la revue Les temps modernes, il se désolidarise du Parti communiste après à la répression hongroise de 1956 et se brouille avec Albert Camus.
De 1956 à 1962, Sartre mène un combat en faveur de la cause nationaliste des Algériens et s'engage pour l'indépendance de l'Algérie. Il prend part de manière active à la révolte de Mai 1968 et fonde le journal Libération.

Jean-Paul Sartre est élu Prix Nobel de Littérature en 1964 mais il refuse cet honneur. Il s'éteint le 15 avril 1980 à l'âge de 75 ans à l'hôpital Broussais (Paris).