Louise Weiss

La journaliste française publie un nouveau tome de ses mémoires. [RTS]
  • Culture et arts
  • Vidéo 23 min.

3 juin 1974

A témoin


L'Europe, le féminisme et le journalisme constituent les trois grands combats qui ont occupé la vie de l'écrivain Louise Weiss.

En juin 1974, la Française vient de faire paraître le 5e tome de son autobiographie, une vaste fresque du siècle intitulée Mémoires d'une Européenne. Cet ouvrage retrace les événements de l'Occupation allemande de juin 1940 à août 1944 mais décrit également la vie des Français au jour le jour durant cette période. Elle en parle avec le journaliste Guy Ackermann dans l'émission A témoin.

Dans cet entretien, Louise Weiss évoque aussi le défi qu'elle tient à relever, celui d'être élue à l'Académie Française, et dresse un tableau des préoccupations de l'époque.


Née en 1893 à Arras dans le Pas-de-Calais, Louise Weiss est une journaliste, féministe, écrivain et femme politique française d'origine alsacienne.







Fille d'un ingénieur des mines, elle passe son enfance à Paris, fréquente le Lycée Molière puis devient agrégée de lettres à 21 ans et diplômée d'Oxford. Louise Weiss se tourne ensuite vers le journalisme et s'intéresse aux relations internationales.

Durant la Première guerre mondiale, elle s'engage dans un hôpital pour soldats. Marquée par le conflit, elle travaille à la coopération européenne et fonde la revue L'Europe nouvelle qu'elle dirigera notamment entre 1920 et 1934. Refusant de poursuivre la coopération avec l'Allemagne à l'arrivée au pouvoir d'Hitler, elle quitte le journal.

Un nouveau combat l'occupe alors, celui du féminisme : elle lutte alors pour le droit des votes des Françaises, mettant sur pied des actions retentissantes et se présente aux élections législatives en 1936. «La Femme nouvelle», l'association militante qu'elle crée comptera plusieurs dizaines de milliers d'adhérentes.

En 1939, elle occupe le poste de secrétaire générale du Comité chargé de l'accueil des réfugiés d'Allemagne et d'Europe Centrale. Lors de l'invasion allemande, elle fuit à New York dont elle revient en 1941. Après avoir suivi quelque temps le maréchal Pétain, Louise Weiss s'engage dans la Résistance.

Après la guerre, en 1945, elle participe à la création de l'Institut de polémologie avec le fondateur de la discipline Gaston Bouthoul.

En tant que journaliste elle couvre le procès de Nuremberg puis dans les années suivantes, elle parcourt le monde, réalise des films documentaires et ramène plusieurs récits de voyages. En 1971, elle crée à Strasbourg l'Institut des sciences de la paix.

Louise Weiss se présente également deux fois à l'Académie française en 1975, sans cependant y être élue.
Convaincue d'un avenir européen, elle participe aux projets d'Union européenne et à la création du Parlement européen. En 1979, élue à 86 ans, elle inaugure la première session de ce nouveau parlement européen à Strasbourg avec un discours d'ouverture historique.

Louise Weiss s'éteint dans les Yvelines en 1983, à l'âge de 90 ans.