Rencontre avec André Repond, psychiatre

Né en 1886 à Marsens, dans le canton de Fribourg, André Repond fut l’élève d’Eugen Bleuler au Burghölzli, un établissement psychiatrique de grande renommée situé près de Zurich. Formé à la psychanalyse, il défend la dignité des patients et lutte contre les préjugés entourant la maladie mentale. Directeur de l’hôpital de Malévoz, au-dessus de Monthey, on lui doit également la création en Valais du premier centre psycho-pédagogique de Suisse.

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la psychiatrie traverse une crise profonde.  Durant le conflit, des campagnes d’élimination des malades mentaux ont été orchestrées par le régime nazi en Allemagne. Ailleurs, des milliers de résidents d'asiles psychiatriques sont morts dans des conditions épouvantables, faute de soins. Le système asilaire traditionnel, calqué sur le modèle carcéral, est remis en question.

Le Fribourgeois André Repond fait partie de ces médecins et thérapeutes de la génération d'après-guerre qui se tourneront vers une psychiatrie résolument humaniste. Interrogé en 1959 par le journaliste Alexandre Burger, il évoque l’importance du cadre de vie des patients, ainsi que la bienveillance et l’affection dont doit faire preuve le médecin à leur égard.