Naissance planifiée
- Enjeux de société
- Vidéo 26 min.
26 juin 1971
Affaires publiques
L' avortement est longtemps resté un sujet délicat qui divisa les Suisses, jusqu'à la fin des années 90 et l'acceptation par le peuple de «la solution des délais».
Si certains cantons conservateurs, comme Fribourg ou le Valais, font une lecture très restrictive du code pénal, d'autres comme Vaud ou Genève ont opté pour une interprétation libérale en matière d'avortement. C'est également dans ces cantons que vont se développer les premiers centres de planning familial, où conseils et informations sont dispensés sur la contraception, les interruptions de grossesse, la maternité et la sexualité en général.
En 1971, Affaires publiques s'intéresse aux premiers effets de la politique du planning sur la pratique de l'avortement en Suisse romande.
La Suisse s'est doté en 1942 des articles 118 à 121 du code pénal interdisant l'interruption de grossesse qui prévoyait néanmoins une exception lorsque la vie ou la santé de la mère était en danger. Ces articles ont été différemment interprétés Certains cantons comme Genève, Neuchâtel, Vaud ou Zurich ont adopté des dispositions plus libérales que les autres, essentiellement les cantons catholiques, dans l'application du code pénal et favorisèrent ainsi un véritable tourisme de l'avortement.
A la fin des années 60 et au début des années 70, près de 50'000 avortements avaient lieu annuellement en Suisse, dont plus de la moitié étaient clandestins.
Le 25 septembre 1977, une initiative prônant la solution du délai (légalisation de l'avortement durant les 12 premières semaines de grossesse) fut rejetée de justesse par la population. Sept ans plus tard, l'initiative «pour le droit à la vie», qui demandait exactement le contraire, fut elle aussi rejetée.
En 1995, un nouveau projet de loi a repris la solution du délai qui avait été proposée vingt ans plus tôt et qui fut accepté en votation populaire le 2 juin 2002. La Suisse s'est ainsi placée parmi les pays libéraux, même si sa législation est plus restrictive que celle de la France, de l'Italie ou des pays nordiques.