L'affaire Nossenko
- Politique et Institutions
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13 février 1964
Carrefour
Le 4 février 1964, le diplomate soviétique Youri Nossenko, expert de la délégation de l'URSS à la conférence du désarmement de Genève, profite de sa présence à l'ONU pour passer à l'Ouest. Six jours après sa disparition, il demande l'asile politique aux Etats-Unis.
Le chef de la délégation soviétique accuse la Suisse de négligence et de complicité pour n'avoir pas aidé les autorités soviétiques à rechercher à temps le disparu. René Helg, chef du Département genevois de justice et police répond à ces accusations.
L'affaire Nossenko a fait grand bruit, on l'imagine: la Suisse accusée de complicité d'évasion d'un diplomate russe. Le Département politique fédéral allègue que la délégation soviétique n'a alerté les autorités genevoises que 24 heures après la disparition de Youri Nossenko et que l'enquête de la police genevoise a été rendue difficile par le manque d'informations de la délégation soviétique.
Le 16 février, soit douze jours après sa disparition, Youri Nossenko refait surface à Washington. Il explique avoir quitté Genève de son plein grès. La presse évoque plusieurs hypothèses: Nossenko serait-il un agent double?
En juin 2007, la CIA a rendu public une série de documents liés aux années 60 et 70. Une note précise que Youri Nossenko, après son passage à l'Ouest, a passé deux ans dans une prison clandestine pour y subir «un interrogatoire hostile». L'auteur de la note précise néanmoins que Youri Nossenko n'en veut pas à la CIA…