Jean Gabin
- Cinéma
- Vidéo 4 min.
20 avril 1970
Carrefour
Les doigts marqués par la fumée des cigarettes, la voix grave, le regard caché derrière des lunettes de soleil, avec ce charisme qui a fait de lui un des acteurs les plus importants du cinéma français, Jean Gabin est à Genève pour le lancement de son film La Horse. Il commence par refuser gentiment les compliments que lui adresse Catherine Charbon.
Jean Gabin est né le 17 mai 1904 à Paris. D'abord figurant aux Folies-Bergère, puis chanteur d'opérette, il commença faire carrière au cinéma en 1930. Il a tourné dans plus de cent films, dont plusieurs classiques de Julien Duvivier (Pépé le Moko, 1937), Marcel Carné (Le Quai des brumes, 1938), Jean Renoir (La Grande Illusion 1937, La Bête humaine, 1938). Il interprète des personnages souvent rudes, cabochards au grand coeur, marqués par le sort et qui luttent pour des causes simples, la liberté, l'amour, l'amitié. Son talent et son assise populaire font de lui plus qu'une figure: il devient un mythe du cinéma.
Durant la guerre, Jean Gabin s'engage dans les Forces Françaises libres du général de Gaulle et sera honoré de la Croix de Guerre. Dans les années 50, La Traversée de Paris, de Claude Autant-Lara lui offre un nouveau départ dans sa carrière et Michel Audiard lui écrit des rôles sur mesure. Il tourne avec Gilles Grangier, Denys de La Patellière, Henri Verneuil. L'un de ses plus grands succès dans les années 60 est Mélodie en sous-sol, où il a pour partenaire Alain Delon.
Son personnage de jeunesse, généreux, révolté et populaire évolua avec l'âge pour devenir celui d'un homme mûr, puis d'un vieillard souvent non conformiste mais toujours autoritaire et énergique. Vers la fin de sa carrière, il interprète avec une rare présence, dans Le Chat tiré d'un roman de Georges Simenon, le rôle d'un retraité de banlieue muré dans son silence et dans sa haine de sa femme interprété par Simone Signoret.
Il meurt à Paris le 15 novembre 1976.