La route d'Avignon

La ville d'Avignon, aux portes de la Provence.
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26 juin 1965

Carrefour


Faut-il dire «la route des vacances m'a conduit en Avignon» ou «à Avignon». Historiquement, une convention de la langue française, qui remonte avant le rattachement d'Avignon à la France, en 1791, veut que l'on utilise «en» comme c'est le cas pour un pays étranger («La route des vacances m'a conduit en Espagne»). Mais reconnaissons à cette usage un côté pédant, d'autant que les habitants d'Avignon, les Avignonnais, utilisent la préposition «à», suivant la formule appropriée lorsqu'on parle de la ville stricto sensu, comme on le fait pour «à Aix», «à Albi» ou «à Amboise».

Le commentaire de ce document a certainement été fait en direct depuis une cabine, lors de sa diffusion à l'antenne. Ne nous reste que la musique.


Situé au confluent du Rhône et de la Durance, Avignon est le chef-lieu du département du Vaucluse et compte 86'000 habitants. Ville gauloise à l'origine, Avignon devint une colonie romaine sous Auguste puis passa sous la domination des franque en 536. Elle appartint plus tard successivement au royaume d'Arles, aux comtes de Provence et aux comtes de Toulouse.

Les troubles en Italie et l'influence de Philippe IV le Bel amenèrent la papauté à s'installer en Avignon (1309), acte que les papes, après leur retour à Rome, considérèrent comme une «seconde captivité de Babylone». En 1348, Clément VI acquit la ville de Jeanne Ire de Naples, comtesse de Provence. En 68 ans, sept papes se succédèrent à Avignon. Le dernier, Grégoire XI, ramena la papauté à Rome, sur les instances de sainte Catherine de Sienne.

A la suite du schisme d'Occident, Avignon devint le siège des antipapes Clément VII et Benoît XIII. La papauté gouverna la ville par l'intermédiaire de légats, jusqu'à la Révolution française. La ville s'opposa alors à l'autorité du pape et, le 12 juin 1790, vota son annexion à la France.