Pierre et le Loup

Avec l'OSR, Jack Rollan fait une lecture de Pierre et Le Loup.
  • Musique Classique
  • Vidéo 7 min.

21 janvier 1966

Carrefour

En janvier 1966, pour les écoliers genevois qui y trouvent assurément un grand plaisir, Jack Rollan accompagne de sa lecture l'Orchestre de la Suisse romande qui interprète, sous la direction de Jean-Marc Auberson, Pierre et le loup de Prokoviev. En bon comédien, Jack Rollan y met tout son panache. Les élèves sont conquis – plaire aux jeunes, quel compliment! – même si la discussion à la sortie porte surtout sur les yéyés.


Jack Rollan aura été tour à tour compositeur, chansonnier, chroniqueur, écrivain, éditeur, homme de radio et de théâtre. Il a connu son plus grand succès à la radio et il a apporté de nombreuses contributions originales à la vie culturelle et artistique romande.

Après un apprentissage de photographe, Jack Rollan, de son vrai nom Louis Plomb, est entré à 16 ans au Théâtre municipal de Lausanne comme figurant-accessoiriste. Il y a appris le chant, puis la batterie, dont il jouera sept ans dans divers orchestres. De sa vie sentimentale tumultueuse, il tire des chansons d'amour qu'il soumet en 1942 à Radio Lausanne. Mais ce sont surtout ses chansons humoristiques qui plaisent.

Il devient rapidement une vedette radiophonique et le reste pendant plus de dix ans. La plus célèbre de ses émission fut le «Bonjour de Jack Rollan», sketches et chansons diffusés chaque semaine et qui connurent un très large succès. En 1946, avec cette autre grande voix de Suisse romande, le journaliste Roger Nordmann, il fonde la Chaîne du bonheur, première émission à but humanitaire faisant appel à la solidarité des auditeurs. Soixante ans plus tard, la Chaîne du bonheur est devenue une oeuvre d'entraide d'envergure nationale.

Mais, ne supportant aucune atteinte à sa liberté d'expression, il quitte la radio et devient l'éditeur d'un journal satirique, Le Bonjour de Jack Rollan qu'il lance en 1952. En six ans, 135 numéros paraîtront avec le concours d'humoristes et de dessinateurs romands et parisiens. Le «Bonjour» tirera jusqu'à 100'000 exemplaires.

Jack Rollan se lance alors dans un spectacle monté dans un cirque qui le ruinera. Il devient chroniqueur au journal La Suisse jusqu'en 1974, après que la rédaction lui ait censuré sa dernières chroniques. Il essaie de relancer son journal, mais sans succès. Jack Rollan poursuivra ses chroniques dans le magazine Femina, puis dès 1979, dans le journal Biel-Bienne.

Jack Rollan aura été un artiste courageux qui n'a pas hésité à bousculer et à provoquer la société romande des années 60, mettant l'accent à dénoncer avec humour les injustices et la brutalité du système. Il meurt le 4 mai 2007, à l'âge de 91 ans.