Ben Bella face aux défis algériens
- Politique Internationale
- Vidéo 18 min.
3 octobre 1963
Continents sans visa
Après s'être allié avec les militaires de l'Armée de libération nationale (ALN) contre les politiques du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ahmed Ben Bella prend les rênes de la toute jeune Algérie indépendante.
Partisan d'un socialisme teinté de référence à l'islam, Ben Bella suscitera l'intérêt de nombreux militants gauchistes français qui viendront en Algérie comme coopérants avant de fuir le pays au moment de son renversement par l'armée et Boumédienne, le 19 juin 1965.
Ce reportage de Continents sans Visa dresse ici une esquisse de la société algérienne au lendemain de l'indépendance.
Ahmed Ben Bella est né le 25 décembre 1916, à Maghnia dans le département (wilaya) de Tlemcen en Algérie.
En 1937, il effectue son service militaire puis participe aux combats de la Seconde Guerre mondiale, faisant preuve de bravoure, notamment lors de la campagne d'Italie. Il reçoit plusieurs décorations pour ses faits d'armes.
Marqué par les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, il adhère au parti indépendantiste PPA–MTLD, de Messali Hadj. Il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947.
Elément de l'Organisation Spéciale (O.S.) dirigée par Hocine Aït Ahmed avec Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d'Oran, en 1949.
En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s'évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès d'Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN).
Ben Bella est arrêté une deuxième fois, en tant qu'un des neuf chefs historiques du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), lorsque l'avion qui le conduisait du Maroc à Tunis en compagnie de Mohammed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Lacheraf est détourné.
Libéré en 1962 après son emprisonnement au Fort Liédot sur l'île d'Aix, il participe au congrès de Tripoli où un différent l'oppose au GPRA. Après les négociations d'Evian, Ben Bella critique en effet la légitimité du gouvernement provisoire et s'affronte à Boudiaf et Belkacem qu'il élimine rapidement. Il rentre à Alger et, le 15 septembre 1962, est désigné président de la République.
Ben Bella a pour objectif de construire un socialisme typiquement algérien tout en épurant le parti, l'armée et l'administration lorsqu'il devient secrétaire général du bureau politique du FLN en avril 1963. Son dauphin désigné est alors le colonel Boumédiène. Elu en septembre 1963 président d'une République très présidentielle et autoritaire, il réussit, dans la violence, à réduire les insurrections kabyles et les diverses oppositions politiques.
Il est renversé par le coup d'État de Boumédiène le 19 juin 1965, emprisonné jusqu'en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu'à sa libération en octobre 1980. Exilé en Europe, Ben Bella revient en Algérie en 1990.