La Syrie du parti Baas

Le pays aux mains du parti Baas envisage une nouvelle union arabe.
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4 avril 1963

Continents sans visa

En avril 1963, vingt jours après le coup d'Etat militaire en Syrie, la situation est tendue et le couvre-feu est instauré à Damas. Continents sans visa offre alors un reportage dans la capitale syrienne et propose un entretien exclusif avec les fondateurs historiques du parti Baas, Michel Aflak et le président syrien Salah Bitar.

Les aspirations du parti Baas - le parti de la Renaissance - poussé par «un esprit scientifique, internationaliste et progressiste», les modalités de l'union arabe avec l'Egypte de Nasser et le rôle du parti syrien: Michel Aflak et Salah Bitar expriment les principes originels de leur mouvement politique, eux qui s'exileront de Damas en 1966 après un nouveau coup d'état.

Les débuts de l'histoire contemporaine de la Syrie sont mouvementés. Après son indépendance concédée par la France en 1946, la Syrie a pour premier président Hachem el-Atassi. Mais un coup d'état en 1949 met fin au système parlementaire. Après un jeu d'alliances et de trahisons, le militaire Adib Chichakli accède à son tour à la présidence et se maintient au pouvoir durant cinq ans avant d'être renversé en 1954.

Une grande instabilité politique caractérise ensuite la période dominée par le projet d'union arabe avec l'Egypte de Gamal Abdel Nasser: le 1er février 1958, l'Égypte et la Syrie s'unissent, créant la République arabe unie, ce qui entraîne l'interdiction des partis politiques syriens. Cette union ne durera pas. Après un nouveau coup d'état le 28 septembre 1961 intervient la sécession de la Syrie et la République arabe syrienne est rétablie.

Le 8 mars 1963, encore un coup d'Etat qui porte cette fois à la présidence Amin el-Hafez: de facto c'est le parti Baas qui prend le pouvoir en installant une majorité de ses membres au nouveau Conseil national de commande révolutionnaire. Un nouveau projet d'union arabe est envisagé.

Le 23 février 1966, le général Salah Jedid renverse le président Amin el-Hafez avec l'aide d'un groupe de militaires et se hisse à la tête du pays. La guerre des Six-Jours avec Israël affaiblit cependant son gouvernement.

Le ministre de la Défense Hafez El-Assad perpètre un coup d'État le 13 novembre 1970. Il devient premier ministre et homme fort de la Syrie et occupe la direction du pays durant trente ans jusqu'à sa mort en 2000. Hafez el-Assad a instauré une dictature héréditaire dont son fils Bachar El-Assad a hérité dès le 17 juillet 2000.