Cuba en deuil

Reportage à Cuba au lendemain de la mort du Che.
  • Politique Internationale
  • Vidéo 29 min.

30 novembre 1967

Continents sans visa

En novembre 1967, l'équipe de Continents sans visa est à Cuba au lendemain de la mort du Che pour y mesurer l'impact de la disparition du révolutionnaire. C'est aussi l'occasion de faire le point sur les changements opérés dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro.

Révolutionnaire cubain d'origine argentine, Ernesto Guevara (1928 – 1967) est né dans un milieu bourgeois. Après ses études de médecine, il rencontra Fidel Castro avec qui il dirigea la révolution cubaine. Entre 1961 et 1965, il fut ministre de l'industrie avant de partir en Amérique du Sud pour y organiser la guerre révolutionnaire. Le 8 octobre 1967, il est fait prisonnier par les troupes boliviennes noyautées par la CIA. Il est exécuté le lendemain, à l'âge de 39 ans.

Ernesto Che Guevara fera deux voyages à travers toute l'Amérique latine. En 1951 il prend une année sabbatique et part avec son ami Alberto Granado. Il travaille entre autres dans une léproserie à San Pablo sur les bords de l'Amazone au Pérou. Guevara relate cette épopée dans Diarios de motocicleta: Notas de viaje por América Latina.

En juillet 1953, ses études de médecine terminées, il entreprend son second long périple à travers la Bolivie, le Pérou, l'Équateur, le Panama, le Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras, El Salvador puis le Guatemala. Au Guatemala il apprend des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup d'État appuyé par la CIA. Après le renversement d'Arbenz, le nouveau gouvernement du Guatemala l'expulse et il se retrouve au Mexique.

Là, il rencontre Fidel Castro et un groupe de cubains expulsés de Cuba par le dictateur Batista. Du Mexique part une frégate pour Cuba et la lutte armée pour renverser Batista commence dans l'est du pays, dans la Sierra Maestra.

Avant de partir pour la Bolivie, le Che s'est aussi rendu en Afrique pour aider les Congolais dans leur lutte pour la décolonisation.

Le mythe du «Che» qui s'est largement répandu après sa mort et qui a été récupéré par ceux-là même que le révolutionnaire attaquait ne doit pas estomper l'originalité de sa pensée politique. Le marxisme de Guevara est un humanisme révolutionnaire, prolétarien et internationaliste. Le but de la révolution socialiste est pour lui la création d'un homme nouveau, libéré de toutes les formes d'aliénation. Ce thème sous-tend ses analyses économiques et sa conception de stratégique de la guerre révolutionnaire.