Un rôle à jouer

La cavalerie a encore un rôle à jouer, parole d'officier. [RTS]
  • L'armée suisse
  • Vidéo 8 min.

26 mars 1972

Horizons

Exercice de communication pour le régiment 1 des dragons à l'occasion de son cours de répétition. Alors que le débat sur le maintien de cette armée est lancé dans le monde politique, l'armée tient à rappeler devant la presse la valeur de cette arme qui passe pour anachronique. Pour le major Stucki cela ne fait aucun doute, la cavalerie a encore une rôle à jouer.


Dès 1895, l'armée suisse compte 4 brigades de dragons. Le colonel Ulrich Wille, instructeur en chef de la cavalerie qui assurera le commandement suprême durant la Première Guerre mondiale, souhaite que l'instruction des dragons soit complétée par des activités hors service, telles que des concours hippiques. Il préconise également d'engager la cavalerie comme une arme d'infanterie mobile. Mais sa doctrine est combattues par les officiers qui prône jusqu'en 1914 la charge dans l?engagement militaire de la cavalerie. Il est à noter que la cavalerie a participé au service d'ordre lors de la grève générale de 1918.

En 1924 et 1938, des escadrons disparaissent dans le remaniement de la troupe. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la pénurie de foin, d'avoine et la mobilisation des chevaux pénalisent une agriculture chargée de produire le plus possible. En 1945, le chef de l'état-major général, Jakob Huber, contrairement au commandant en chef, propose la suppression de la cavalerie. Si cette orientation est militairement justifiable, elle va à l'encontre d'impératifs politique et économique.

En 1947, 158'000 citoyens signent une pétition en faveur du maintien de la cavalerie. Les brigades légères ne comprennent alors plus que des dragons motorisés, les futurs grenadiers de chars. Quant aux dragons à cheval, ils constituent un groupe par division de plaine, un régiment par corps d'armée de campagne depuis 1961. Le problème de la suppression revient sans cesse sur le tapis, alors que les escadrons diminuent (ils étaient 30 en 1938, 24 en 1951, 18 en 1961).

La décision tombe aux Chambres fédérales en 1972, malgré une pétition revêtue de 432'430 signatures. La Suisse était alors le dernier pays d'Europe à entretenir des formations de combat à cheval.