Emma numérisée

Manuscrit de Madame Bovary [TSR 2009]
  • Technologie et inventions
  • Vidéo 1 min.

19 avril 2009

Le Journal

En 2009, six cents volontaires ont retranscrit "la bouillie de Gustave Flaubert" comme il l'appelait lui-même. Brouillons, ratures, version définitive, au total 4500 pages de ce qui deviendra Madame Bovary.

C'est sur l'initiative du Musée de Rouen que le manuscrit de travail de l'écrivain français est numérisé sur Internet et mis à disposition des chercheurs et du grand public.

La littérature en marche, que de travail pour aboutir à la première phrase d'un des romans les plus célèbres: "Nous étions à l'étude, quand le proviseur arriva."

Gustave Flaubert est né près de Rouen, en 1821, où son père était médecin-chef à l'Hôtel-Dieu. Il partage l'exaltation romantique de sa génération et se passionne très tôt pour la littérature. Adolescent, il s'en prend à la bourgeoisie dans son «Dictionnaire des idées reçues» et exprime les émotions du premier amour dans «Les Mémoires d'un fou».

Installé à Paris pour y suivre des études de droit, Gustave Flaubert est victime d'une maladie nerveuse qui l'oblige à se retirer à la campagne. Il se consacre alors pleinement à son travail d'écrivain. Il accomplit plusieurs grands voyages, notamment en Orient, de 1849 à 1851, et entretient une volumineuse correspondance.

Prosateur de premier plan, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style à travers de grands romans comme Madame Bovary (1857), l'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1878).

En 1879, sa santé est compromise par une chute qui avait entraîné une fracture du péroné, sans parler de ses ennuis d'argent, des crises nerveuses qui reparaissent à un rythme inquiétant. Le moral est atteint lui aussi. Guy de Maupassant et de ses autres amis ne peuvent compenser la solitude grandissante de Flaubert. Il meurt d'une attaque le 8 mai 1880.