Criminels sexuels

«Est-il vrai qu’en Suisse, tous les condamnés à la prison à vie retrouvent leur liberté au bout d’une quinzaine d’années? Et dans les cas où les condamnés en question sont des assassins pervers, des tueurs sadiques, comme on dit, qui prend l’écrasante responsabilité de les réintroduire dans la société et sur la base de quelles critères?».

C'est ainsi que Daniel Pasche ouvre cette émission Tell Quel du 16 février 1990, consacrée aux criminels sexuels. Les questions du journaliste sont  d’une terrible actualité. Au mois d’octobre 1989, Michel Peiry, surnommé le sadique de Romont, vient d’être condamné à la perpétuité pour avoir assassiné cinq adolescents. Or, on sait qu’en Suisse, la question d’une remise en liberté conditionnelle se pose après 15 ans pour les détenus condamnés à vie. En Suisse alémanique, Werner Ferrari, enfermé durant 12 ans pour le meurtre d’un petit garçon, a récidivé dès sa sortie de prison, en tuant cinq autres enfants.

Ces faits divers tragiques relancent le débat sur les conditions de remise en liberté des criminels sexuels, dans un pays qui n’a pas intégré à son code pénal la notion de perpétuité incompressible.

Le journaliste Roland Goerg propose ici une enquête très documentée sur la question, abordée sous ses angles judiciaires, juridiques et psychiatriques.