Au Kurdistan irakien

Kurdes irakiens en 1972. [RTS]
  • Autres pays et peuples
  • Vidéo 24 min.

18 mai 1972

Temps présent

Après des années d'insurrection dans le Kurdistan irakien, Saddam Hussein, qui n'est pas encore président de l'Irak, promet dans un accord en mars 1970 de donner l'autonomie aux Kurdes selon un programme établi sur quatre ans.

C'est en réalité une manière de gagner du temps pour régler définitivement la question kurde à sa façon. En effet, en 1974, le mouvement de résistance va reprendre. Saddam Hussein signe alors un traité avec l'Iran qui soutient militairement les Kurdes pour soumettre provisoirement la rebellion.

En 1972, pendant une période de relative tranquillité, une équipe de Temps Présent part tourner ce reportage exceptionnel au coeur du Kurdistan irakien. Elle y rencontre ce peuple habitué à se défendre par les armes et ses dirigeants: le Dr Mahmoud Osman et le mythique Mustapha Barzani, déjà en lutte contre les Ottomans avant de combattre le régime de Bagdad et père de Massoud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan irakien jusqu'en 2017.

Ce document a été diffusé à l'antenne sous le titre original : Irak 1972

10 août 1920: le traité de Sèvres, signé entre les Alliés de la Première Guerre mondiale et la Turquie, prévoit la création d'un Kurdistan autonome dans l'Est de l'Anatolie et dans la province de Mossoul.

24 juillet 1923: suite à la révolte de Mustafa Kemal Atatürk et à sa victoire, le Traité de Lausanne conduit à l'abandon des droits kurdes.

8 juillet 1937: pacte de Saadabad entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et l'Afghanistan. Il prévoit entre autres une coordination de la lutte contre la «subversion» kurde.

Septembre 1961: déclenchement d'une rébellion dans le nord de l'Irak menée par Mustafa Barzani.

Mars 1970: le parti Baas, qui vient de prendre le pouvoir à Bagdad, entame des négociations avec les Kurdes sur l'autonomie de la province.

1974: le gouvernement irakien promulgue unilatéralement une loi d'autonomie, qui est aussitôt rejetée par les mouvements kurdes. La guerre reprend.

6 mars 1975: les accords d'Alger entre Bagdad et Téhéran mettent fin à leur différend frontalier et entraîne l'arrêt de toute aide iranienne à la rébellion kurde qui s'effondre.

1980-1988: pendant la guerre Iran-Irak, les deux Etats soutiennent les Kurdes du pays ennemi.

1988: répression contre les Kurdes à la fin de la guerre Irak-Iran. En mars, Bagdad utilise des gaz chimiques contre le village de Halabja, faisant environ 5000 morts. 100'000 Kurdes fuient vers la Turquie.

Mars 1991: début de la rébellion kurde dans le nord de l'Irak.

7 avril 1991: les alliés lancent l'opération de secours aux Kurdes «Provide comfort». Ils exercent une surveillance aérienne de la région située au nord du 36e parallèle, interdite aux avions irakiens.

19 mai 1992: élections libres au Kurdistan irakien mais aucune autorité stable ne s'installe. Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) contrôle le nord de la région (jusqu'à la frontière avec la Turquie), l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) le sud (jusqu'à la frontière avec l'Iran).

Septembre 1996: après de violentes confrontations avec l'UPK, le PDK lance un appel à l'aide aux troupes du président Saddam Hussein.

Septembre 1998: signature d'un accord à Washington entre l'UPK et le PDK sur la création d'un gouvernement intérimaire.

28 février 2003: réunie à Salaheddine, dans le Kurdistan irakien, l'opposition irakienne met sur pied une direction collégiale de six membres, comprenant Massoud Barzani (PDK) et Jalal Talabani (UPK), appelée à être le noyau d'un prochain gouvernement en Irak en cas de renversement du président Saddam Hussein.

13 décembre 2003: chute du régime et arrestation de Saddam Hussein

30 janvier 2005: première élections multipartites en Irak depuis 1953. Les députés de l'Assemblée de la région autonome kurde sont élus.

14 juin 2005: Massoud Barzani est élu président du Kurdistan irakien

Mai 2007: le gouvernement régional du Kurdistan irakien se voit confier par les Américains la responsabilité de la sécurité dans les 3 provinces kurdes d'Erbil, Dohouk et Soulaimaniyiah.

Juillet 2009 : les deux grands partis, le PDK et l'UPK conservent la majorité absolue lors des élections au Parlement régional kurde. Une opposition apparaît toutefois avec la liste du parti Mouvement Goran.

Décembre 2011 : retrait des forces armées américaines, après neuf ans d'occupation pour chasser Saddam Hussein.

Juin 2014 : lors de la seconde guerre civile irakienne, l'offensive de l'Etat islamique (Daesh) et la débâcle de l'armée gouvernementale irakienne ont permis au Kurdistan d'incorporer la ville de Kirkouk, riche en pétrole, et d'autres territoires contestés.

13 novembre 2015 : les forces kurdes soutenues par les frappes de la coalition internationale reconquièrent la ville de Sinjar. La ville était sous occupation de l'Etat islamique (Daesh) depuis août 2014.

25 septembre 2017 : le référendum sur l'indépendance organisé au Kurdistan et dans les zones contrôlées par les forces kurdes recueille 92,7 % de oui avec une participation de 72,2 %.

29 octobre 2017 : démission du président Massoud Barzani.

9 décembre 2017 : le premier ministre irakien Haider al-Abadi annonce la fin de la guerre contre le groupe terroriste Etat islamique (Daesh), qui avait proclamé son califat à Mossoul en juillet 2014.

28 mai 2019 : élection de Nechirvan Barzani comme président du Kurdistan irakien. Il prend ses fonctions le 10 juin 2019.