Mobutu Sese Seko

Il répond aux accusations de corruption sous sa présidence au Zaïre.
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9 juillet 1974

Un jour d'été

En 1974, le président du Zaïre Mobutu est encore tout-puissant et jouit de l'appui des démocraties occidentales. Dans cette interview d'Un jour une heure, il doit répondre des accusations de corruption avant de livrer ses états d'âme sur sa relation avec sa mère.


Originaire de Lisala, au nord-ouest de ce qui était alors le Congo belge, et né le 14 octobre 1930, Joseph-Désiré Mobutu est enrôlé dans l'armée à l'âge de 20 ans puis entre à l'hebdomadaire Affaires africaines dont il sera le rédacteur en chef en 1958. C'est en tant que journaliste qu'il rencontre Patrice Lumumba qu'il rejoindra en 1960, intégrant le Mouvement national congolais (MNC), organe de lutte pour l'indépendance du pays. Le 24 juin 1960, il est nommé secrétaire d'Etat dans le premier gouvernement indépendant formé par le nouveau Premier ministre Patrice Lumumba. Une guerre civile éclate en juillet de cette année, après le départ des cadres belges; Mobutu installe un Collège des commissaires généraux le 14 septembre 1960: c'est son premier coup d'Etat.

Le 24 novembre 1965, il organisera un deuxième coup d'Etat pour renverser le régime de Joseph Kasavubu qu'il accuse de collusion avec la Belgique. Le général Mobutu exerce alors un pouvoir autoritaire. Mobutu gouverne par ordonnances, suspend les partis politiques mais crée le sien en 1966, le Mouvement populaire de la révolution (MPR). Il lance en 1970 un programme d'africanisation touchant tous les aspects de la vie sociale, depuis l'habillement à l'occidentale, proscrit, jusqu'au choix des patronymes, maintenant déchristianisés.

Elu à la présidence de la République en 1970, réélu en 1977 et 1984 (99,99% des voix), alors qu'il avait été élevé à la dignité de Maréchal du Zaïre en 1982, Mobutu doit affronter une opposition menée par Laurent-Désiré Kabila, dans un contexte de crise économique depuis 1986. Il légalise en 1990 les partis politiques, concède à l'opposition la tenue d'une Conférence nationale en 1992 qui met en place à la fin de l'année un Haut conseil de la République (HCR). Cet organe accuse en 1993 le général Mobutu de haute trahison et fait placer sous surveillance internationale sa fortune évaluée alors à 3,5 milliards de dollars. Les réfugiés rwandais, fuyant les massacres perpétrés chez eux en 1994, contribuent à aggraver les désordres internes alors que l'opposition de Laurent-Désiré Kabila, appuyée par l'Ouganda, le Rwanda et l'Angola, est de plus en plus vive. Mobutu est renversé le 17 mai 1997 par Laurent-Désiré Kabila. Il part au Togo, puis s'exile au Maroc où il décède le 7 septembre 1997.