L'histoire du casque de ski n'est pas aussi lointaine que l'on pourrait croire. En effet, il faut attendre la multiplication des blessures liées à une vitesse sur les skis qui ne cesse de s'accroître au fil des ans pour que le monde du ski se pose la question suivante: comment réduire le risque de blessures graves en cas de chute?
Ainsi, ce n'est que dans les années 1940 qu'un premier casque voit le jour. Fait de cuir et de boudins verticaux, il n'a cependant qu'une efficacité toute relative. Novices en la matière, les acteurs du monde du ski avaient en effet repris pratiquement, si ce n'est entièrement, le modèle que les cyclistes ou même les motards portaient.
Le casque de ski devient rigide
Durant la Seconde Guerre mondiale, les choses s'accélèrent. Des casques en fibre de verre mêlée à des mousses plastiques déformables avec un rembourrage à l'intérieur naissent. Cependant, il faut attendre l'année 1958 pour voir des skieurs porter ce nouveau casque en compétition.
C'est, en effet, l'année où l'équipe des Etats-Unis débarque en Europe avec ses nouveaux casques. Les Européens leur réservent un accueil moqueur en raison de leur poids et de leur taille. Mais, à force de voir les accidents se multiplier et réaliser qu'un skieur a eu la vie sauve grâce à son casque, fissuré après l'impact, la protection convainc et se démocratise.
Des accidents, parfois mortels, pour prendre conscience
Une bonne nouvelle, mais au prix d'accidents parfois mortels en compétition, comme le décès de John Semmelink en 1959. Lors d'une descente, le Canadien s'écrase contre des rochers et meurt d'une grave blessure à la tête. Il n'avait que 20 ans. C'est à la suite de ce tragique événement que le port du casque devient obligatoire en descente.
Mais, malheureusement, ce casque a ses limites. En témoigne le décès lors d'un entraînement en vue de la descente des Jeux olympiques d'Innsbruck en 1964 de Ross Milne, 19 ans. L'Australien percute à plus de 96 km/h un arbre et succombe à ses blessures, notamment à la tête.
Des casques spécifiquement conçus pour le ski
Dans les années 1970, enfin, les fabricants décident de créer des casques non plus copiés sur ce qui se fait en moto ou en cyclisme, mais propres au ski. C'est le passage de la fibre de verre au plastique et l'introduction de l'ABS (un caoutchouc synthétique qui résiste aux changements de températures). Ces changements majeurs permettent une protection accrue, mais également une légèreté nouvelle qui amène à un casque plus stable. En effet, l'ancien modèle, plus lourd, avait tendance à tomber vers l'avant et à obstruer la vision du skieur.
Viennent ensuite, au début des années 1990, les casques actuels, composés de matériaux bien plus performants que leur ancienne version, tels que le polycarbonate, l'EPS (une mousse qui permet l'absorption et la dissipation de l'énergie sur une plus grande surface et non pas sur le seul point d'impact) ou encore d'autres composants absorbants. De plus, les casques sont aujourd'hui moulés afin de correspondre exactement à la forme du crâne du skieur.
Toutefois, malgré toutes ces améliorations, le casque reste sujet à débat quant à son degré de protection. En effet, les skieurs, qui vont de plus en plus vite, semblent avoir un temps d'avance sur la technologie protectrice du casque. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus en France voisine près d'Annecy chez Salomon. La marque française a accepté d'évoquer les matériaux qui le composent, entre autres, mais n'a pas souhaité s'exprimé sur la sécurité et l'efficacité des casques actuels.