Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un compositeur ni un interprète que Daniel Robellaz vous raconte cette semaine, mais une époque. Ou plutôt le passage d’un siècle à un autre: 1600, 1700, 1800, etc. Ces passages souvent vécus dans la musique (mais pas que dans la musique) comme des moments particuliers, de mutations, de changements plus ou moins profonds, voire de "fractures" (ou perçues comme telles). Cette semaine: autour de 1700.
Episode du jour: On a vu que le mot dʹordre autour de 1600 était "nouveau". Il le sera encore autour de 1800 et de 1900, mais moins autour de 1700: le tournant du siècle marque en effet, lʹaccomplissement de ce qui a été en marche tout au long du siècle écoulé.
Aujourdʹhui: retour sur la France, suivi de lʹAllemagne.
La France dont il reste à parler des chambristes, du monde vocal et de la musique dʹéglise. Pays de la langue diplomatique, aristocratique, pays de lʹesprit et de lʹamour, alors que lʹitalien est presque partout, en Europe, la langue de la musique. Cette France où, vers 1700, les théoriciens comparent sans relâche la musique italienne et la musique française ; ce sont les Français qui élèvent un Parnasse à Corelli et à Vivaldi, alors que nul, chez les Transalpins, ne songe à leur rendre la pareille.
Quant à lʹAllemagne, un peu en retrait (tout comme lʹAngleterre), elle observe les deux sœurs latines (France, Italie), et aspire à manier un "trilinguisme" musical.
À consulter:
Brigitte François-Sappey: "La musique au tournant des siècles", Fayard/Les chemins de la musique, 2015.
Nouvelle diffusion de la série d'émissions du 21 au 25 septembre 2015.